Pour célébrer son centième anniversaire, l'équipe de basket du Havre organise ce samedi 14 septembre une soirée spéciale aux Docks Océane à l'occasion du match qui l'oppose à Besançon. Retour sur un siècle d'histoire.
1924 : Louis et Roger Pineau, licenciés de l’Union sportive de Saint-Thomas d’Acquin au Havre, cherche une pratique complémentaire à l’athlétisme.
"Comme il était difficile de pratiquer leur discipline dehors en plein hiver, les deux frères décident de lancer une section basket" raconte Antoine Van Heel, l’actuel manager général du club. "La première salle se compose d’une vulgaire tôle et d’un enrobé".
Cela n’empêche pas le club d’être le premier enregistré à la toute jeune Fédération française de basket-ball en 1932.
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L’arrivée en élite
Dans les années cinquante, le club acquiert de la notoriété. À la fin de la saison 1951-1952, les joueurs montent en Nationale 1. À l’époque, c’est l’élite du basket-ball français. Mais on est encore loin du monde professionnel.
Les joueurs ne vivaient pas de leur sport. Ils avaient un métier à côté. C’était des passionnés prêts à faire beaucoup de sacrifices pour leur sport. Les hommes mais aussi leurs épouses qui acceptaient deux à trois entraînements par semaine et les matches le week-end. Ils se déplaçaient avec leur voiture personnelle, parfois pour de longs trajets.
Antoine Van Heel, manager général du STB
Des hauts et des bas
Dans les années soixante, le club s’effondre jusqu’en régional. La remontée sera lente. Jusqu’à l’arrivée en Pro B en 1993. À l’époque, les joueurs havrais apprécient l’ambiance, comme Jean-Manuel Sousa, arrivé en 1991.
"À l’époque, je jouais à Epinal. C’est un agent havrais qui m’a contacté. J’ai d’abord signé pour trois ans mais je ne suis presque plus jamais reparti" nous explique le joueur devenu entraîneur, et aujourd’hui directeur sportif du STB.
À son arrivée, Jean Manuel Sousa décrit une petite famille : "J’ai toujours eu la chance de jouer dans des groupes qui étaient plus mes copains que mes partenaires. Il y avait une très bonne alchimie entre les joueurs, l’entraîneur et les dirigeants. On ne négociait pas de prime d’objectif mais un voyage tous ensemble à la fin de la saison avec les joueurs, le staff et nos familles".
Pour sa première année en Pro B en 1993, le STB signe avec un jeune joueur universitaire venu des Etats-Unis. Bruce Bowen. Lors de son premier match sous les couleurs du Havre, il inscrit 46 points. Un joueur marquant pour le club qui finira en NBA avec les Spurs de San Antonio, comme l'expliquent Judikaëlle Rousseau et Eric Proenca-Pina dans ce reportage.
L’antichambre de grands champions
Bruce Bowen n’est pas le seul joueur à avoir fait ses armes au Havre pour prendre ensuite son envol vers le championnat américain. Ian Mahinmi, l’un des fleurons du centre de formation du STB, a été drafté en NBA par les San Antonio Spurs avant de jouer avec Dallas, Indiana et Washington. En 2011, il devient champion NBA.
Pour les 100 ans du club, il a d’ailleurs adressé un message sur les réseaux sociaux.
Nouveau millénaire, arrivée en Pro A
La saison 99-2000 marque une nouvelle page de l’histoire du club havrais. "Au début de la saison, nous jouions dans notre salle historique de Beauville devant 800 à 1000 personnes" se souvient Jean-Manuel Sousa. "En fin d’année, nous faisons notre entrée aux Docks Océane. Là, ce sont près de 4000 personnes qui viennent nous supporter. On se sentait presque invincible".
En fin de saison, les efforts paient, le STB accède à la Pro A. Une période euphorique qui durera jusqu’en 2015.
Une femme entraîneur
Descendu en Pro B pendant trois ans, le STB évolue désormais en Nationale 1 depuis 2018. Pour démarrer un nouveau siècle d’histoire, le club a mis son avenir entre les mains de Laurianne Dolt, nommée entraîneuse.
Une soirée de fête
Ce samedi 14 septembre, le Saint-Thomas Basket fête son anniversaire en grande pompe aux Docks Océane. D’anciens joueurs et entraîneurs professionnels seront présents pour partager leurs souvenirs. Le club annonce la venue de Tony Stanley, Jermaine Guice, Ricardo Greer, Nick Pope, Aymeric Jeanneau, John Cox, Romain Duport, Christian et Jean-Luc Monschau et Richard Billant. Une soirée à vivre à partir de 21h15 au Havre à l’issue du match contre Besançon.
