Les bouteilles d'eau, de lait, les barquettes seront recyclées en plastique 100% réutilisable en Normandie. Une technologie mise au point par la société québécoise qui prévoit de s'installer à Port-Jérôme-Sur-Seine (Seine-Maritime). Près de 200 emplois sont annoncés.
La nouvelle est venue de Montréal. Port-Jérôme-Sur-Seine ( union de Auberville-la-Campagne, Notre-Dame-de-Gravenchon, Touffreville-la-Cable et Triquerville) est le site retenu pour une usine unique en Europe. Une annonce qui coïncide avec la présentation des 4 milliards d'euros d'investissements étrangers obtenus grâce à la campagne "Choose France"
Le communiqué de la société canadienne Loop industries apporte des détails qui intéresseront les Normands.
- achat d'une parcelle de 30 000 m² (coût environ 1,3 M€)
- début du chantier en 2023
- ouverture en 2025
- 180 salariés "à temps plein dans le domaine de la fabrication et de l’ingénierie"
- 250 millions d'euros d'investissement
"Nos clients sont principalement les grandes marques françaises (Danone, L'Oréal, L'Occitane...), c'était un choix logique", nous explique Daniel Solomita, PDG de Loop industries.
Drainer les déchets par transport fluvial
L'axe Seine a séduit la société québécoise Loop industries (en anglais : la boucle), start up en 2014 qui est désormais cotée en bourse.
"Le site offre un emplacement stratégique pour le transport des déchets plastiques via la Seine depuis la région parisienne, et est idéalement situé pour approvisionner les grandes marques françaises de biens de consommation."
La région avait soutenu ce projet "La Normandie offre une main-d’œuvre qualifiée ainsi que des moyens logistiques favorables et du soutien d’une administration régionale ayant articulé une vision claire pour un avenir plus durable, axé sur l’économie circulaire."
L'usine sera créee par une co-entreprise qui associe Loop industries et le groupe français Suez.
Faire du plastique tout neuf à partir des déchets plastique
La technologie qui sera utilisée à Port-Jérôme-sur-Seine est " la depolymérisation à basse température". La société québécoise a breveté 7 technologies.
Le plastique ne sera pas trié puis broyé, il sera traité à l'échelle de la molécule. Ce qui permettra d’éliminer les contaminants, teintures et additifs, explique Loop Industries. Le produit qui ressortira de l'usine sera de la "résine de PET LoopMC faite de matières recyclées à 100 %"
Notre technologie est faite pour traiter les plastiques les plus contaminés", explique Daniel Solomita.
Daniel Solomita, PDG de Loop industries
L'usine normande sera la troisième de la société. Deux autres sont annoncées en Corée du sud et au Québec. Un site pilote, à petite échelle, a été construit près de Montréal.
Parmi les futurs clients de la société, de grandes entreprises qui doivent se conformer aux objectifs de l'Europe (recyclage de 55% des déchets plastique d'ici 2030). L'eau d'Evian, Danone, ou encore L'Oréal ont noué des accords avec Loop industries. Ils élaborent des prototypes d'emballages.
Les enjeux du recyclage du plastique se calculent en milliards et suscitent des polémiques. La société canadienne a fait l'objet d'attaques auxquelles elle a répondu.