Un poulailler décimé, c'est la signature d'un ou de plusieurs renards. Ils ont pris leurs habitudes dans un village de la pointe de Caux. Des habitants regrettent que les abattages nocturnes soient interdits. Les défenseurs de la Nature estiment qu'il faut apprendre à se protéger sans tuer ces animaux.
Le petit village près de Lillebonne est entouré par des champs et des bois touffus. Les renards peuvent épier à l'abri les jardins et leurs habitants. Certains ont de beaux poulaillers qui font la joie des enfants et produisent des oeufs frais.
Un village propice aux festins du renard
Il y a une semaine, lorsqu'il s'est réveillé, Stéphane a trouvé sa basse-cour bien silencieuse et découvert une scène poignante : "on a été nourrir les animaux. Il y avait des poules mortes sans tête un peu partout".
Dix-neuf poules et 3 coqs ont été attaqués. Un acte qui porte la signature du renard. La deuxième razzia dans ce jardin : " L'été dernier, on avait vu renard, emmener une poule, on avait pu intervenir".
Un voisin a lui aussi perdu des gallinacées "le renard a pris 7 poules dans la nuit de jeudi à vendredi".
Les tirs de nuit strictement interdits
Le renard est décrit comme un "carnivore opportuniste", par l'office français de la biodiversité. Le printemps est la période de mise bas. Les renards doivent nourrir leurs petits.
Des habitants et des chasseurs estiment qu'il faudrait réguler leur nombre, par des tirs et pas seulement des piégeages.
"Avant, les lieutenant de louveterie pouvaient faire du tir de nuit. Dans certains secteurs, la population de renards a doublé. Il faudrait la baisser " explique un chasseur.
En Seine-Maritime, le dernier arrêté préfectoral de 2020 pour abattre des centaines de renards le jour comme la nuit avait suscité beaucoup d'opposition. Finalement, la justice administrative l'a annulé.
Un maillon utile de la chaine alimentaire
Les associations de défense de la faune sauvage attirent l'attention sur le rôle du renard dans l'équilibre des espèces.
"Il permet de réguler les rongeurs qui peuvent faire des ravages aux cultures" rappelle Christophe Coret, président AVES (Agir pour le Vivant et les Espèces Sauvages).
L'association propose les "parades" aux incursions des "Goupils" dans les basses-cours "Il revient aux propriétaires des poulaillers de les protéger correctement avec des pierres et du grillage".
Il est interdit de tuer des renards en dehors des périodes de chasse et aussi de commettre des actes de cruauté.
Mi-mars, dans le Jura, le parquet a été saisi après la découverte d'une vingtaine de ces animaux mis à mort sur les berges d'une rivière.