La Normandie, première région de conservation de l'abeille noire

L'abeille noire, de son petit nom scientifique Apis Mellifera Mellifera, est présente en Europe du Nord et de l'Ouest depuis des millions d'années. On la trouve un peu partout en France, mais depuis 50 ans, elle est menacée. La région Normandie a engagé un plan de sauvegarde nommé Apinoire, ce qui lui vaut aujourd'hui d'être la 1ère région conservatrice de l’abeille noire et productrice d'essaims d'abeilles noires.

L’abeille noire est l’abeille locale endémique, parfaitement adaptée au climat normand et présente en Normandie depuis des milliers d’années. Majoritairement présente en France jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle, l'abeille noire est aujourd'hui menacée d'extinction. En près de 50 ans, elle a subi la diminution des ressources florales, l'attaque du varroa (un acarien parasite d’origine asiatique), du frelon asiatique et les assauts d'autres pathogènes. Depuis les années 80, elle est régulièrement croisée avec d’autres sous-espèces européennes importées par les apiculteurs, notamment dans le Sud de la France. Ce vaste brassage génétique a plus que contribué à la disparition de cette sous-espèce rustique.

Un plan de sauvegarde pour l'abeille noire de Normandie

L'abeille noire fait partie des 25 races normandes que la région Normandie s'est engagée à développer ou préserver. Le plan de sauvegarde Apinoire a été mis en place en avril 2019. L'objectif est de favoriser l’utilisation de l’abeille noire en créant des ruchers de fécondation dans les différents départements normands. L'idée c'est de confier aux adhérents, des différentes associations de l'abeille noire, des reines noires, fécondées par un faux bourdon de la même espèce. Car si l'abeille noire est menacée aujourd'hui, c'est du fait des croisements avec des espèces venues d'ailleurs. 

Les départements normands sont parmi les moins pollués génétiquement, car il y a eu, entre autres, très peu de transhumance des abeilles.

Jean-Marie Godier, président de l'Abeille Normande du Calvados

Financé à hauteur de 140 000 euros par la Région, le projet APINOIRE NORMANDIE, mené en collaboration avec le CNRS, a permis de créer 5 conservatoires et une dizaine de ruchers de fécondation

  • Le rucher du conservatoire de Perche-en-Nocé (Orne) a été inauguré en 2019
  • Un rucher de 20 premières colonies a été implanté, début juillet 2020, à la ferme communale d’Epaignes (Eure)
  • un rucher sur le terrain de la station d’épuration de Bacqueville-en-Caux près de Dieppe (Seine-Maritime) en mars 2022
  • un rucher au musée du Poiré de Barenton (Manche) a été implanté en juillet 2022
  • le rucher de la Maison de la Nature et de l’Estuaire de l’Orne a vocation à devenir le conservatoire de l’abeille noire dans le Calvados

Les ruchers de fécondation assurent la pérennité de la race. Les associations de sauvegarde de l'abeille noire se chargent de distribuer à leurs adhérents des reines fécondées.

Comment reconnaître l'abeille noire ?

Tous les segments abdominaux (tergites) ont la même couleur.

L’apiculteur peut reconnaître l’abeille noire au rucher en observant la couleur sombre de son abdomen, l’organisation de son nid à couvain et le parfait développement de la colonie avec son environnement.

Dans les ruchers de fécondation, des analyses morphologiques et des tests ADN sont réalisés pour s'assurer de la pureté des gènes des reines distribuées.

Cette année, la distribution s'est étalée de mi-avril à fin juillet.

Les atouts de l'abeille noire

L’abeille noire normande a conservé des caractéristiques spécifiques : 

  • une grande longévité
  • une acclimatation aux variations météorologiques
  • une faculté à récolter une grande diversité de pollens

Cela fait d'elle une excellente pollinisatrice.

Le frelon, son ennemi juré

Jean-Marie Godier est président de l'Abeille Normande du Calvados. Il veille sur ses colonies d'Apis Mellifera Mellifera. Mais il déplore les attaques répétées de frelons asiatiques. L'hiver normand trop doux n'a pas permis de ralentir l'expansion de ce prédateur. Dans la Manche, trois fois plus de nids de cette espèce ont été signalés en mairie au mois d'août par rapport aux années précédentes.

Un essaim de frelons se nourrit de 11 kgs d'insectes par an. C'est dire les dégâts réalisés dans les ruches.

Les différents groupes de sauvegarde de l'abeille noire en Normandie

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