En Seine-Maritime, les bourses attribuées à 5000 familles de collégiens doivent être supprimées. Les élus PS du conseil départemental de Seine-Maritime s'opposent à cette décision.
La guérilla du PS de Seine-Maritime contre la majorité du Département
Les socialistes de la Seine-Maritime viennent de lancer une pétition demandant le maintien des bourses aux collégiens que versait jusqu’à présent le Département aux familles les plus modestes. D’un montant de 100 à 344 €, elles concernent 5.000 familles et le groupe socialiste que préside Nicolas Rouly exigera leur rétablissement lors de la session du conseil départemental en juin. « Un choix imposé par la situation financière du Département », a justifié en février lors de la séance budgétaire, Agnès Firmin-Le Bodo, vice-présidente (LR) en charge des affaires sociales. La mesure pesait sur le budget 2015 pour un montant de 1 M€, cette somme devant être redéployée pour l’aide à la restauration scolaire.Pour les socialistes, elle est surtout une illustration de la stratégie de « démolition » qu’opèrerait la majorité conduite par Pascal Martin (UDI) au nom d’un rétablissement des comptes. Or, martèle Nicolas Rouly, avant même les conclusions de l’audit sur les finances, le président du Département a « neutralisé l’effort que nous avions calibré pour 2015 » en le portant de 10 M€ dans l’année à 20 M€ immédiatement. Conséquence : « Il faut gratter davantage » en prenant des mesures comme la suppression des bourses. Le PS, accusé par la droite d’avoir fait basculer la collectivité dans un endettement record de plus de 1,2 milliard d’euros, réfute à son tour le « coup classique » de l’héritage. « Aujourd’hui, le fonctionnement du Département génère de l’autofinancement, affirme Nicolas Rouly. « Nous avions choisi l’équilibre entre les économies et de nouvelles actions ».
Le fonctionnement du G6 – groupe informel des cinq départements normands et de la Région Normandie – ne trouve pas plus grâce aux yeux des socialistes. Premier exemple : la mise en œuvre de la nouvelle Agence de développement de la Normandie (ADN) ignore l’existence des agences départementales comme Seine-Maritime Expansion (SME) pourtant « propre à apporter son expertise de travail de proximité ». Même constat pour les ports maritimes départementaux de Fécamp et du Tréport que le Département veut conserver. « Le G6 ne s’est pas saisi de cette question au motif que tous les départements n’ont pas une façade maritime (Orne et Eure). Il n’y a pas de stratégie d’ensemble. Or le Département ne pourra pas les porter tout seul », regrette Nicolas Rouly.
Un ex-président de la collectivité qui ne semble pas disposé à relâcher la pression un an après le basculement du Département à droite. Avec sa casquette de patron de la fédération départementale, Nicolas Rouly saisit toutes les occasions pour mobiliser les 3.388 adhérents comptabilisés au 21 mars 2016 dans les 59 sections de Seine-Maritime. Ils étaient 3.758 au 31 décembre 2014 et plus que 3.358 au 1er juin 2015. S’il y a une érosion, ce n’est pas pour autant la chute libre. « Nous avons reculé mais pas autant qu’on ne le dit, admet le premier fédéral en prenant l’exemple du Département : . « Nous avions 30 élus avant 2014. Nous en avons 28 aujourd’hui ».