"Quand il a fait froid, il faisait -9°c dehors et -8°c dans les boxes. Il a fallu placer des chauffages soufflants devant ceux des chiens et on a déménagé nos chats les plus fragiles au chaud, à l’accueil". Ce constat un poil désabusé, c’est la présidente du refuge animal augeron, situé près de Lisieux, qui le fait. Elle appelle à l’aide la mairie et les entreprises du secteur.
A Hermival-les-Vaux, le refuge est aussi la fourrière, pour une centaine de communes du territoire du Pays d’Auge. Les locaux, qui datent de 2009, accueillent une centaine de pensionnaires, canins et félins. Toit en plexiglas ou tôle, sol en ciment brut côté infirmerie, et courants d’air. Les conditions de vie des animaux ont été particulièrement rudes, quand les températures sont devenues négatives.
"On a mis des manteaux aux chiens qui n’ont pas de sous-poils pour leur tenir chaud, comme les Chihuahua. Il nous a fallu déplacer les animaux les plus fragiles pour les installer dans la salle de pause, à l’accueil, et même dans les toilettes, assez vastes pour accueillir trois cages à chat !" explique Sarra Deshayes, la présidente de ce refuge.
-8 degrés l'hiver, et plus de 50 degrés en été
Une situation d’urgence qui n’a duré que quelques jours. "Mais cet été, nous avons connu l’inverse : il a fait 50 degrés dans les locaux. Les animaux jeunes et vieux ont des problèmes de thermorégulation, certains ont fait des malaises cardiaques et ventilatoires". Certains chiens, comme les bouledogues, particulièrement sensibles aux coups de chaud et à l’hyperventilation, ont dû être placés dans des familles d’accueil, en toute urgence.
Chaque soir quand je quittais le refuge, j’avais peur que l’un de nos pensionnaires ne meure pendant la nuit
Sarra Deshayes, présidente de l'association Refuge animal augeron
Un appel à l’aide destiné à la mairie …
Sarra Dehayes n’a pas voulu estimer le total des frais vétérinaires induits par ces prises en charge. Quant au surcoût énergétique, lié au chauffage d’appoint mis en place cet hiver, il n’est pas encore connu.
Ce que souhaite la présidente du refuge c’est que la mairie, qui détient les locaux, prenne en compte et corrige le problème d’isolation des lieux.
"Ce défaut est structurel," selon la présidente de l'association." Il est lié à la fabrication même des locaux. Plusieurs équipes sont passées établir des devis, mais on n’a jamais eu de retour concret et rien n’avance."
…et aux entreprises de carrelage, de chauffage et d’isolation
Alors Sarra espère toucher directement des entreprises. "Je ne fais pas un appel au don. Je préférerais que des artisans nous donnent de leur temps et de leur savoir-faire pour s’attaquer à l’isolation de la toiture et des locaux. De concert avec la mairie. Mais là, il est urgent que les travaux soient menés."
Sarra Dehayes envisage la pose de volets roulants devant les 41 boxes, afin de couper les courants d’air, pour une facture de 1500 euros. Autre amélioration possible : finir de carreler le sol côté fourrière. "Pour le moment les chiens ont les pattes dans l’eau quand il pleut beaucoup", déplore-t-elle.
Les trois salariés et la quinzaine de bénévoles qui viennent s’occuper des animaux sont exposés aux conditions de froid ou de chaleur extrêmes, selon la saison. "Je ne demande pas que l’on rase le refuge pour en reconstruire un nouveau ! J’aimerais que les conditions de vie ici soient plus douces pour nos pensionnaires, ils le méritent largement."