Des travailleurs sociaux et leurs représentants syndicaux ont manifesté pendant la tenue d'une réunion de CHST au conseil départemental de Seine-Maritime. Ils estiment qu'un nouvel outil numérique aboutira à un fichage des personnes en difficulté
Gasper, c'est le nom du logiciel pour les travailleurs sociaux dont le projet avait été lancé en 2013 par le conseil départemental. Un acronyme pour "Gestion de l'accueil au service des usagers et des professionnels"
Il est présenté comme "un outil de gestion de l'accueil dans les centres médico-sociaux afin d'améliorer l'accès à l'information nécessaire entre les intervenants et auprès du public, d'assurer un meilleur suivi des bénéficiaires ... tout en veillant à la sécurisation des données et du caractère personnel".
Des travailleurs sociaux s'opposent à son utilisation. Ils estiment que c'est une atteinte à la relation de confiance avec des personnes en difficulté. La loi protège la confidentialité des échanges.
"L'exercice des droits et libertés individuels est garanti à toute personne prise en charge par des établissements et services sociaux et médico-sociaux. Dans le respect des dispositions législatives et réglementaires en vigueur, lui sont assurés (notamment) La confidentialité des informations la concernant"
(code de l'action sociale -article L 311-3)
La question est posée dans plusieurs départements français depuis plusieurs années. Les syndicats soupçonnent aussi une arrière-pensée de contrôle du travail des assistants sociaux.
Reportage de Magali Nicolin et Olivier Flavien
Intervenants :
Héloïse Lemoine, assistante sociale
Luc Lemonnier, vice-président du Conseil départemental de Seine Maritime
Isabelle Journeaux, assistante sociale, répresentante sydicale CGT au comité technique