Benoît Blot élève des brebis et béliers avranchins dans l'Eure. Deux de ses béliers, dont le 3e prix laine du dernier Salon de l'Agriculture de Paris, ont été enlevés lundi soir (03/07/2017).
"Il y tient tellement...", raconte Mélanie, la soeur de Benoît Blot. "Ce sont des mâles réputés pour leur capacité de reproduction et leur sociabilité. Ils ont une énorme valeur sentimentale." Mimil et Naja, deux béliers de la race avranchine, ont été enlevés du champ de Benoît Blot à Saint-Georges-du-Mesnil (Eure) dans la nuit de lundi à mardi. L'éleveur en a les larmes aux yeux. "Vous savez, on les nourris à la main depuis qu'ils sont tout petits. Pour les habituer à se promener, je les emmenais en laisse faire le tour du village. C'est pour vous dire...".La chaîne et le cadenas de la porte du champs, dans lequel dorment les 22 brebis et les 2 béliers de Benoît Blot, ont été fracturés. Les bêtes, habituées au contact humain, n'ont opposé aucune résistance. Benoît Blot a constaté leur disparition dans la journée de mardi. Mimil, 4 ans, et Naja, à peine un an, sont de la race avranchine.
Particulièrement rare, cette espèce est née d'un croisement entre des béliers anglais et des brebis de la Manche, à la fin du XIXe siècle. "Ils sont réputés pour leur qualité génétique, morphologique. Pour leur viande et leur laine aussi", détaille Benoît Blot. Des qualités qui expliquent le succès de Mimil lors de concours : le bélier de l'Eure a notamment remporté la 3e place du prix laine dans sa catégorie au dernier Salon de l'Agriculture de Paris.
Les deux bêtes font aussi partie d'un programme de sélection avec l'Oscar, l'organisme de sélection des 3 races ovines de la Manche. "Naja était le bélier le plus prometteur de sa génération", explique fièrement Benoît Blot. Les Avranchins, espèce peu répandue originaire de la Baie du Mont-Saint-Michel, est une race "à relancer et à péreniser" pour l'éleveur amateur.
C'est que Benoît Blot n'est pas éleveur, mais ouvrier dans les activités équestre. S'occuper de ce petit cheptel, destiné à de la viande ovine - les béliers mis à part - est une "petite passion" pour lui. "Je n'ai pas beaucoup d'espoir de les retrouver", déplore l'éleveur, qui compte déposer plainte. "Je ne sais pas qui a pu faire cela".