Le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer a annoncé de nouvelles mesures d'isolement et de dépistage pour les élèves et les professeurs. Des règles sanitaires qui ne font pas l'unanimité.
La reprise des cours en 2022 ressemble à 2021, puisque le masque continue à être obligatoire pour tous les enfants à partir de 6 ans. Ce qui change avec cette cinquième vague liée au variant Omicron, ce sont les règles en cas de contamination d’un élève ou d'un professeur. Un nouveau casse-tête pour les parents comme pour les enseignants.
Le changement de protocole annoncé par Jean-Michel Blanquer va devoir être intégré par le corps professoral, les parents et les élèves. Pour continuer à maintenir les cours du primaire au lycée, les règles d'isolement ont changé et sont assouplies depuis ce lundi 3 janvier 2022.
Une grande campagne de dépistage
Dès ce lundi, à l’école primaire, nous renforçons notre politique de 'contact-tracing'", explique Jean-Michel Blanquer. La règle actuelle, qui prévoit un test antigénique ou PCR pour chacun dès l'apparition d'un cas positif dans une classe, continuera de s'appliquer. Mais désormais, les élèves devront se tester également à la maison à J+2 et J+4. Et ce grâce à des autotests délivrés gratuitement en pharmacie sur présentation du premier test. "Les parents devront attester par écrit que les tests ont bien été faits et qu’ils sont négatifs", précise le ministre de l'Éducation. "Ces tests à plusieurs jours d’intervalle permettent de s’assurer qu’un élève qui a été négatif le premier jour ne soit pas devenu positif ultérieurement." La même procédure sera exigée auprès des enseignants vaccinés. "Il n'y aura donc pas d'isolement des personnes dont les tests sont négatifs", affirme Jean-Michel Blanquer.
Les règles en vigueur en primaire
Les règles en vigueur au collège
Pour les professeurs, personnels et élèves de plus de 12 ans vaccinés, il faudra s'isoler entre 5 et 7 jours en cas de test positif. Pour les cas contacts, pas d'isolement, mais 3 tests à réaliser à J0, J+2 et J+4.
Concernant les non vaccinés et les vaccinations incomplètes : les cas positifs devront s'isoler de 7 à 10 jours. Les cas contacts s'isoleront 7 jours et pourront revenir dans l'établissement après avoir obtenu un test négatif.
Les syndicats d’enseignants du primaire réclamaient le retour à la politique de fermeture d’une classe dès le premier cas positif, mesure qui n’est plus en vigueur depuis le 29 novembre. Désormais, il faut trois cas confirmés pour fermer une classe durant sept jours.
À la veille des vacances, 3 150 classes étaient fermées en France en raison de l’épidémie. Ces nouvelles règles laissent sceptiques les organisations syndicales : "un virus qui circule à l’école c’est l’ensemble de la société qui est contaminée. Evidemment l’école doit rester ouverte mais dans des conditions satisfaisantes et qui garantissent la sécurité de tous." Claire-Marie Feret, professeur et co-secrétaire académique du SNES-FSU (Seine-Maritime).
Félix Bollez et Patrice Cornily se sont rendus à Canteleu, près de Rouen au collège du Cèdre. Un établissement qui accueille 350 élèves. Les parents sont globalement satisfaits de la non fermeture des classes comme en témoigne cette maman : "
C’est important que les enfants puissent continuer à être scolarisés. Toutes les familles n’ont pas la chance d’avoir une chambre et un ordinateur par enfant. Je travaille en pédopsychiatrie et je sais que ça peut être compliqué pour les enfants d’être déscolarisés, d’être coupés de leurs liens sociaux .
Une maman d'élève
D'autres parents avouent leur inquiétude et se disent perdus face à l'évolution des règles sanitaires : "S’il y a des cas contacts, ils doivent quand même rester en classe, on ne comprend pas. A un moment, on ne sait plus ce qu’on doit faire et ce qu’on doit gérer ».
Un sentiment partagé par ce professeur de primaire qui a du répondre aux angoisses des parents ce matin à la grille de son école située au Houlme (Seine-Maritime) : "Les parents nous disent que ce nouveau protocole ne protègent pas plus leurs enfants qu'auparavant. Nous avons été informés des derniers ajustements dimanche en fin d'après-midi, nous ne sommes pas préparés. Ce qu'il aurait fallu c'est anticiper le recrutement de professeurs dès la rentrée de septembre pour remplacer les collègues positifs au Covid 19" nous précise Marc Helloin (co-secrétaire départemental de Seine-Maritime du Snes-FSU).
Lui et ses collègues ont le sentiment de ne pas avoir les moyens de ne pas fermer les classes. S'ajoute à cela la complexité d'assurer le suivi pédagogique des élèves contraints de rester à l'isolement et d'assurer les cours en classe simultanément.
En jeu, l'absentéisme des élèves et des professeurs dans les semaines à venir, alors même que les épreuves du baccalauréat débuteront mi-mars.