Commémoration du 8 mai 1945 : un week-end sans combat au château du Taillis à Duclair (76)

Après deux ans d'absence liée au Covid-19, les passionnés d'histoire attendaient ce week-end avec impatience. En raison de la guerre en Ukraine, Nicolas Navarro, le propriétaire, a souhaité un rassemblement plus sobre sans reconstitution de batailles.

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C'est un événement traditionnel à Duclair, près de Rouen. Chaque année, le 8 mai, le château du Taillis accueille en moyenne 400 participants. Des fous d'histoires, des collectionneurs d'objets de la Seconde Guerre mondiale qui pour l'occasion reconstituent des camps militaires sur les pelouses du château et se battent comme dans les années 40.

Le seul char Sherman Firefly roulant de France 

Cette année, ils sont encore nombreux à avoir fait le déplacement. Après deux ans d'absence, les festivités étaient pour le moins attendues. 

Près de 100 véhicules sont ainsi présentés ce samedi 7 et ce dimanche 8 mai. L'un des clous du spectacle : ce char américain de 33 tonnes, le Sherman Firefly. Le blindé le plus redouté des Allemands.

Son propriétaire, David Raspilair, a consacré sept ans de sa vie à le restaurer avec ses deux enfants : "nous avons récupéré cet engin sur un champ de tir de l’armée belge. Il était criblé d'impacts, une passoire. 720 trous de 40 mm d’épaisseur " raconte-t-il.

"C’est un char fabriqué par les Américains envoyé à 2000 exemplaires en Angleterre pour que les Anglais l’équipent de leurs propres canons. En effet, un 76 mm américain perce 20 cm d’acier à 1 km, alors que la version anglaise est capable de le faire à une distance de 2 km. Il était donc très redouté par les Allemands car il était le seul capable d'écraser un char tigre. Pour cette raison, l'engin, notamment son canon, était souvent camouflé pour ne pas être la cible des tirs adverses." 

Aujourd'hui, c'est le seul char de ce type roulant en France, le troisième dans le monde. La fierté de David Raspilair ravi de le montrer aux plus grands nombres et de faire revivre "la vie du tankiste". "Avec une contenance de 700 litres d'essence, ce char était une poudrière permanente. En cas de tir ennemi, l'équipage n'avait pas le temps de sortir", raconte-t-il.

La guerre en Ukraine dans toutes les têtes

Si les visiteurs sont nombreux cette année encore, le conflit en Ukraine est dans tous les esprits. Jean-Bernard a fait le déplacement avec son fils Roman, 10 ans. Tous deux apprécient de pouvoir échanger avec les participants, comprendre leur passion, en apprendre plus sur leur matériel. Une manière d'aller au-delà de la simple visite d'un musée.

Pour Jean-Bernard, "à l'époque actuelle, c'est l'occasion aussi de sensibiliser nos enfants et faire de la prévention. Il faut leur rappeler que malheureusement, une guerre mondiale peut de nouveau arriver très vite."

Même sentiment pour Andrei, touriste polonais. Il est passionné par la Seconde guerre mondiale. Pour lui qui vit la guerre en Ukraine à sa frontière, "commémorer le 8 mai 1945 est essentiel."

Pas de reconstitution de combat 

Car Nicolas Navarro, amer, le constate régulièrement : "Beaucoup de jeunes que nous accueillons dans l'année ne savent pas ce qu'est le 8 mai 1945. C'est une date qui tend à tomber dans la banalité. Et pourtant, après 6 ans de conflit en Europe, le 8 mai signifiait beaucoup."

Commémorer la fin de ces combats c'est ne pas oublier qu'il n'y a pas si longtemps en France et dans tous les pays européens, nous avons connu ce que les Ukrainiens connaissent actuellement.

Nicolas Navarro, propriétaire du château du Taillis

France 3 Normandie

"Cette année, il a fallu trouver le juste équilibre pour que ces festivités ne soient pas trop ludiques car derrière chaque objet historique, il y a l'histoire d'une personne."

Alors pour cette édition, Nicolas Navarro a fait le choix de ne pas organiser de reconstitution de bataille alors que des combats ont toujours lieu en Ukraine. "Par respect" conclut-il.

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