Noël approche à grands pas et les vitrines pleines de gourmandises le rappellent. Et pourtant, pas de trêve des confiseurs en ce qui concerne la hausse des prix des matières premières et de l'électricité. De quoi faire peser une charge supplémentaire pour les artisans des métiers de bouche, à une période cruciale pour leur activité.
Ballotins, truffes et gourmandises en tout genre... Dans cette chocolaterie de Rouen (Seine-Maritime), les vitrines de noël donnent l'eau à la bouche. À la chocolaterie Beyer, la fin d'année représente 40% du chiffre d'affaires annuel de la maison. Et ici, rien ne saurait gâcher la fête. Même pas la crise !
Le chocolat épargné par la hausse du prix des matières premières
Le travail du chocolat, produit star de noël, reste relativement épargné par les hausses du prix des ingrédients. "Sur nos matières premières, nous avons seulement 2% d'augmentation pour l'année prochaine. Ça ne représente finalement pas grand-chose par rapport au prix de l'inflation qu'on nous promet pour 2023. Le chocolat reste très stable", nous explique Maxime Fessard, maître artisan chocolatier à la Chocolaterie Beyer.
Et en matière d'énergie, le maître chocolatier se sent encore privilégié par rapport à certains de ses confrères artisans. "Contrairement à un boulanger ou un pâtissier, on n'a pas des fours qui tournent toute la journée. On travaille avec des petites machines qui ne sont pas très énergivores."
À quelques rues de là, un boulanger en sait quelque chose. Il subit de plein fouet les augmentations. "Toutes les matières premières depuis 2 ans et demi ont augmenté fortement, surtout sur la dernière année. On a changé un petit peu les recettes, celles qui avaient beaucoup d'impact sur le prix. On a fait très attention sur tout ce qui est prix de l'électricité, le gaz... On attend de voir un petit peu comment ça va se passer, mais c'est très préoccupant", lance Christophe Maugard, boulanger de la Maison Maugard.
Face à la crise, l'Etat s'est engagé à prendre en charge dès le 1er janvier 20% de la facture énergétique des boulangers-pâtissiers. Un cadeau de noël qui ne devrait malheureusement pas compenser les charges des artisans. Pour éviter la fermeture, beaucoup d'entre eux vont devoir augmenter leur prix.