Dans le sillage des adeptes de la nage en eau glacée

Encore confidentielle il y a quelques années, l’ice swimming connait un succès croissant. Ce sport extrême, pratiqué dans une eau à moins de 5 degrés, est désormais reconnu par la Fédération Française de Natation.

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Ils nous ont donné rendez-vous au cœur de l’hiver sur les rives du lac de Bédanne en Seine-Maritime. La température extérieure affiche -2 degrés et le soleil s’éclipse progressivement pour laisser place aux flocons de neige.

Un décor de circonstance pour ces nageurs de l’extrême. Une dizaine de passionnés qui chaque semaine éprouvent la résistance de leur corps dans un milieu aquatique que beaucoup considéreraient hostile. "Notre équipement ? Un maillot, des lunettes et de la bonne humeur", explique Laure Moriot avant de se mettre à l’eau.

"Elle est à combien aujourd’hui l’eau ?" demande l’un des membres du groupe. "Elle est entre 5 et 6 degrés pour s’entraîner c’est parfait. Le corps n’est pas trop mis à rude épreuve mais on sent quand même bien le froid, ça permet de bien faire travailler le mental et le physique. Officiellement la nage en eau glacée se pratique entre 5 degrés et -1,7 degré si on est en mer car l’eau est salée.  Quand on approche de 0 chaque degré compte !"

Alexandre Fuzeau, médecin généraliste, est le chef de file de la nage en eau glacée en Normandie © France Télévisions

Nous précise Alexandre Fuzeau, alias Ice Doctor, l’un des précurseurs de la discipline en France. Il y a quelques années ce médecin généraliste faisait figure d’illuminé en pratiquant seul ces immersions dans la Seine notamment. Aujourd’hui il draine dans son sillage toute une communauté.

En tenue, les nageurs se mettent rapidement à l’eau. Quelques cris ponctuent l’immersion et attestent de la rudesse du froid. Pas de quoi effacer leur enthousiasme devant ce défi pouvant durer de 5 à 20 minutes.

"C’est une manière de chercher ses propres limites et de voir un peu ce que l’on est capable de faire" analyse Olivier Gruchy dans le feu de l’action. 

"C’est confronter le corps à des situations qui l’obligent à se renforcer et à réagir. 10 minutes de nage en eau glacée, ça équivaut en termes de contraintes physiques et mentales à un semi-marathon. C’est un sport extrême, il ne faut pas l’oublier, dans lequel on se bat contre soi-même et contre les autres." Poursuit Alexandre Fuzeau.

Une nageuse en eau glacée en action dans le lac de Bédanne © France Télévisions

Plus qu’une pratique extrême, la nage en eaux glacées est aujourd’hui un sport à part entière avec son lot de compétitions. Dernière en date, les championnats du monde à Samoëns en Haute-Savoie en janvier dernier. Là-bas nos normands ont glané 5 médailles.

Parmi eux, Valérie Giros, première française à avoir réalisé un Ice mile. 1609 m dans une eau à moins de 5 degrés parcourus en 34 minutes.

"Il faut vouloir se dépasser et aller au bout de soi. Moi je cherche toujours de nouveaux défis !" commente la championne normande. 

Un défi qui aurait de nombreuses vertus. A l’instar de la cryothérapie, la nage en eau froide permet de sortir le corps de sa zone de confort pour le stimuler. 

La nage en eau glacée génère plusieurs réactions biochimiques qui produisent de l’endorphine, du cortisol, et de l'adrénaline. Ces 3 hormones sont psychostimulantes et euphorisantes. C’est en stimulant ces fonctions mentales que l’on arrive à réveiller nos ressources physiques. C’est anti-inflammatoire, ça renforce nos muscles et nos défenses immunitaires.

Alexandre Fuzeau, médecin généraliste

En sortant de lac, les sourires sont toujours là mais les corps tremblent.

"Là ça va encore, Le plus dur c’est de se réchauffer !" explique Sébastien Agnellet avant de s’élancer pour quelques minutes de footing afin de faire remonter sa température.

Les autres se sont réunis autour d’un thé chaud et d’une galette des rois pour réchauffer les corps mis à rude épreuve.

Le groupe se réchauffe après l'effort en eau glacée © France Télévisions

"Nous sommes tous ensemble, heureux de nous confronter à des situations difficiles mais qui nous rendent plus forts et meilleurs", conclut Alexandre Fuzeau avec philosophie.

Ce précurseur savoure avec fierté l’émergence de la discipline. Preuve de cet engouement grandissant, la nage en eau glacée pourrait faire prochainement son apparition aux JO d’hiver.

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