Deux mois de prison avec sursis et 15.000€ d'amende requis contre l'ex-rectrice de Rouen

Claudine Schmidt Lainé, ex-rectrice de Rouen et ex-chancelière des universités du Havre et de Rouen, est soupçonnée d'avoir détourné de l'argent public entre mars 2013 et mai 2015. Une somme qui atteindrait 18.300 euros.

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Deux mois de prison avec sursis et 15.000 euros d'amende ont été requis mercredi devant le tribunal correctionnel de Rouen à l'encontre de Claudine Schmidt Lainé, ancienne rectrice de l'académie de Rouen, jugée pour des faits de détournements de fonds publics. La décision du tribunal correctionnel a été mise en délibéré au 5 septembre prochain.
    
Les faits remontent entre 2013 et 2015, à l'époque où Mme Schmidt Lainé, 63 ans, exerçait au sein de l'académie de Rouen. Elle a ensuite été rectrice de l'académie de Grenoble avant qu'un décret présidentiel ne mette fin à ses fonctions en mars 2018. L'ancienne rectrice est soupçonnée d'avoir détourné 18.304 euros en faisant prendre en charge des dépenses, injustifiées ou personnelles, sur les frais de la chancellerie. Elle avait accepté de restituer 5.673 euros lors de l'enquête, a souligné Pascal Prache, procureur de la République.

A l'issue des investigations menées par le service régional de police judiciaire (SRPJ) de Rouen, l'ancienne directrice au CNRS se voit notamment reprocher de s'être fait rembourser des trajets en train, le weekend, entre Rouen et le département du Rhône où se trouve son domicile privé alors même qu'elle disposait d'un logement de fonction à Rouen.

    Plusieurs de ces déplacements ne correspondaient à aucune réunion professionnelle,

a indiqué la présidente du tribunal.
    
Lui sont reprochés aussi plusieurs achats, réalisés avec la carte bleue de la chancellerie dont "de la teinture pour cheveux, du déodorant pour hommes ou encore des petits déjeuners et des dîners pour deux personnes à Paris et dont le caractère professionnel est remis en cause", a rappelé la magistrate. "Vous vous êtes appuyé sur votre autorité pour faire perdurer un mode de fonctionnement défaillant", a considéré le procureur.

Je n'ai pas installé un système, je l'ai trouvé et manifestement il ne dérangeait personne


s'est défendu Claudine Schmidt Lainé, évoquant "des faits anecdotiques". "Je ne savais pas que c'était illégal, je faisais comme cela au CNRS. Je suis arrivée comme nouveau recteur sans bénéficier d'une formation et j'ai fait confiance à mes équipes déjà en place", a-t-elle poursuivi à propos de ses frais de déplacement litigieux.
     
Selon la présidente du tribunal, l'ancienne rectrice a été alertée à plusieurs reprises du caractère irrégulier de ces dépenses. Alexis Chabert, l'avocat de l'ex-rectrice, a plaidé la relaxe regrettant que l'on ne prenne pas en compte "la bonne foi" de sa cliente. "L'accusation se contente d'une masse de témoignages pour enterrer la carrière de Mme Schmidt Lainé", a-t-il déploré.

VIDÉO : les précisions avec Frédéric Nicolas
 
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