Une jeune fille de 24 ans a découvert des caméras cachées dans un logement Airbnb qu'elle louait avec des amis à Rouen. Elle a porté plainte. L'entreprise américaine affirme prendre l'affaire très au sérieux.
C'est un reflet sur le radio réveil qui lui aurait mis la puce à l'oreille. Une jeune fille et son petit ami ont loué un logement à Rouen via la plateforme Airbnb le weekend dernier. Le couple a découvert des caméras cachées dans un radio réveil et une multiprise USB. A la fin de son séjour, la jeune femme a déposé plainte au commissariat de Dieppe.
Dans une vidéo postée sur Instagram, elle détaille qu’elle a récupéré les deux équipements et que son père a pu visionner ce que contenaient les cartes SD. Il découvre des images de sa fille sous la douche et de ses amis allant aux toilettes.
Annonce suspendue par Airbnb
Le service presse de la plate forme Airbnb détaille les mesures prises envers le loueur : "Nous prenons cet incident au sérieux et apportons notre soutien total au voyageur. Nous avons immédiatement suspendu le compte de l’hôte et nous nous tenons à la disposition de la police dans son enquête. Les caméras cachées sont interdites sur Airbnb et nous prenons des mesures fermes contre quiconque qui enfreindrait nos règles. La sécurité de notre communauté est notre priorité et avec plus d'un milliard d'arrivées voyageurs sur Airbnb à ce jour, les problèmes de ce type sont incroyablement rares."
En complément de l’enquête policière, une enquête interne est en cours chez le numéro 1 de la location entre particuliers : « Nous apportons notre soutien au voyageur, et lui avons notamment proposé un remboursement total de la réservation. » La plateforme affirme appliquer "des politiques strictes concernant l'utilisation de tout type de dispositif de surveillance au sein des logements loués" comme la suppression du compte de l'utilisateur fautif. Les hôtes doivent informer de l'existence d'équipements de surveillance au sein du logement, des équipements interdits "dans dans les espaces privés, comme les salles de bain, les chambres à coucher ou autres espaces de repos". L'entreprise américaine rappelle que sa ligne d'assistance téléphonique 24/24 est accessible aux voyageurs et que "moins de 0,1 % des réservations donnent lieu à un signalement de sécurité de la part des hôtes ou des voyageurs".
Caméra à domicile, ce que dit la loi
Sur le site de la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés), il est précisé qu’ "un particulier peut installer des caméras à son domicile pour en assurer la sécurité. Ces dispositifs ne sont pas soumis aux règles de la protection des données personnelles seulement s’ils sont limités à la sphère strictement privée. Dans tous les cas, ils doivent respecter la vie privée des voisins, des visiteurs et des passants."
Chez un particulier, les images de sa propriété peuvent être visualisées par toute personne autorisée par le propriétaire des lieux. Attention, cependant à ne pas porter atteinte à la vie privée des personnes filmées : respectez le droit à l’image des membres de votre famille, de vos amis et de vos invités !
Si le dispositif est utilisé en dehors de la sphère strictement privée, par exemple parce que des personnes extérieures à la famille ou au cercle amical interviennent au domicile (aide-soignant, nounou, etc.), il faut informer les personnes sur l’existence des caméras et le but poursuivi (par exemple, par un affichage à l’entrée de la zone filmée, par une information dans le contrat passé avec l’employé de maison, etc.).
Quels recours ?
Si un dispositif installé par un particulier ne respecte pas ces règles, vous pouvez saisir :
- le service des plaintes de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) ;
- les services de police ou de gendarmerie, ou de police municipale ;
- le procureur de la République ou le tribunal civil.