Plusieurs dizaines de petits transporteurs ont manifesté dans la matinée du 26 février 2022 entre Tourville-la-Rivière et Rouen. Ils ont réclamé une baisse des taxes sur le carburant alors que les prix à la pompe n'ont jamais été aussi hauts.
On les a vus et surtout entendus. Une opération escargot réunissant une trentaine de poids lourds ainsi qu'une vingtaine de véhicules légers a causé dans la matinée du samedi 26 février 2022 quelques ralentissements sur certains axes routiers de l’agglomération rouennaise.
Parti vers 10h30 de Tourville-la-Rivière, le convoi des poids lourds a ensuite emprunté l’A13, la Sud III et le Pont Flaubert avant un passage symbolique à la mi-journée devant la Préfecture de la Seine-Maritime. L'arrivée s'est faite pour la plupart de ces camions sur l'esplanade Saint-Gervais près des quais de Seine à Rouen.
Ces transporteurs, qui n’appartiennent à aucune fédération, protestaient contre la hausse du prix du carburant qui plombe depuis plusieurs mois les trésoreries des petits sociétés du secteur.
Les trésoreries en souffrance
« Après calcul, le surcoût à la fin de l’année sera de 85 000 euros pour mes sept véhicules », explique Sylvain Caltot, patron de la société de transport Dova à Perriers-sur-Andelle dans l’Eure et co-organisateur de l'opération escargot. « C’est un coût difficile à répercuter sur nos clients. Et quand on y parvient, la clientèle est tentée de la répercuter ensuite sur le produit fini en grande surface par exemple, donc le particulier. On veut freiner ce cercle vicieux ».
Les professionnels du transport réclament donc la suppression ou a minima la baisse des taxes sur le carburant hors TVA qui permettrait de regagner un peu sur leurs marges. « Fin 2022, si le gazole reste au même prix, beaucoup de sociétés mettront la clé sous la porte », prévient Sylvain Caltot.
Crispations autour de la TICPE
Autre motif de mécontentement : la suppression progressive d’ici 2030 de la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) au nom de la transition écologique. Cet avantage fiscal sur le gazole routier permet à la profession de retoucher quelques centimes sur l’hectolitre de carburant. Les petits transporteurs exigent son maintien pour là encore «créer un peu de marge».
Une action plus large à prévoir?
L’opération escargot ne concernait que les entreprises de moins de 15 employés. Ces dernières espèrent désormais entraîner dans leur sillage les gros transporteurs. Une action est envisagée localement pour le mois de mars 2022.