Si vous êtes fan de brocante et fidèle de l’émission de France 2 « Affaire Conclue » présentée chaque après-midi par Sophie Davant, vous connaissez sans doute Delphine Frémaux-Lejeune. Elle fait partie des commissaires-priseurs qui interviennent pour expertiser les objets amenés par les vendeurs.
Si vous êtes fan de brocante et fidèle de l’émission de France 2 « Affaire Conclue » présentée chaque après-midi par Sophie Davant, vous connaissez sans doute Delphine Frémaux-Lejeune. Elle fait partie des commissaires-priseurs qui interviennent pour expertiser les objets amenés par les vendeurs.
Mais savez-vous que la professionnelle travaille en Normandie, après avoir passé une dizaine d’année à Yvetot, c’est désormais à Rouen qu’elle est à la tête de sa maison de vente.
Ce matin, nous avons rendez-vous dans le quartier Jouvenet de Rouen, Delphine Frémaux-Lejeune, commissaire-priseur doit faire l'inventaire des dépendances de cette maison bourgeoise pour un particulier...
Récolter des objets
Dans une petite pièce sont entreposés entre 50 et 80 tableaux que la commissaire-priseur va décrire pour les estimer. Il s’agit de la collection de toute une vie, ils seront ensuite vendus lors d’une vente spécifique.
Aujourd'hui elle est venue jeter un premier coup d'oeil...
Juste à côté la professionnelle a également la charge de vider un débarras; y sont entassés pèle mêle des lustres, des chaises, une malle, une vieille radio, des valises... La commissaire-priseur repère en un coup d’œil ce qui pourra se vendre, le reste sera confié à des associations ou partira en déchetterie.
A chaque fois, c’est une chasse au trésor, on ne sait jamais ce qu’on va découvrir, c’est ça qui m’intéresse, parfois on trouve une pépite.
Aujourd’hui elle aura un coup de cœur pour un grand tableau aux lignes modernes représentant les falaises normandes « C’est ce qui plaît actuellement, il partira sans problème ».
Si le métier de commissaire-priseur consiste à vendre des objets aux enchères, l’une des premières étapes pour les professionnels est de récolter des objets.
Pour cela deux voies se distinguent, celle où des particuliers amènent des choses et celle, souvent en partenariat avec les notaires, où la commissaire-priseur est chargée d’évaluer des biens et de vider complétement des habitations.
A l’occasion de divorces, de décès ou de déménagements, la professionnelle réalise ainsi des vides-maison.
On fait partie d’un maillon d’une chaine quand les gens veulent se débarrasser de tout ce qui est mobilier
« Je vide une trentaine de maison par an ». La commissaire-priseur se rémunère alors sur un pourcentage des objets qu’elle vendra.
Les expertises gratuites
Autre manière de récolter des objets, les expertises. Delphine Frémaux-Lejeune organise chaque semaine des journées d’expertise gratuite pour le grand public.
Le lundi, c’est dans sa maison de vente de Rouen qu’elles ont lieu, mais la professionnelle se déplace également dans la région comme à Dieppe où elle organise ces expertises dans un espace de co working.
Je me mets à disposition des gens. Je fais de la pédagogie autour de l’objet comme dans « Affaire Conclue »
«C’est cela qui m’intéresse. Même un objet à 10 euros peut être intéressant. J’ai toujours fait cela et je le fais de plus en plus.»
Ce lundi, les rendez-vous se succèdent….Pas mal de bijoux comme cette femme et sa tante, venues avec les bijoux hérités de la grand-mère, « On ne les porte pas, on est venues pour se renseigner sur leur valeur ». Un collier de perles de culture, des bracelets en or, des colliers et un superbe solitaire. La commissaire-priseur sort alors son matériel pour expertiser les pierres, notamment une machine qui permet de déterminer si une pierre est bien un diamant…. « Si c’est vert, c’est un vrai. » La petite lumière passe au vert, tout le monde est rassuré. «C’est une belle bague. La monture est moderne. Elle se vendra facilement. Vu la taille de la pierre, je l’estime entre 4 et 6000 euros pour donner une estimation plus précise j’aurai besoin de passer un peu plus de temps. »
A la fin du rendez-vous la professionnelle leur demande, si elles sont prêtes à lui confier. « Pas aujourd’hui mais peut-être plus tard ». Les bijoux se retrouveront inscrits sur une « vente prestige », réservée aux objets de valeur, quelques semaines plus tard….
J’ai une vraie idée de ce qui se vend et à quel prix. Ce qui est complexe pour les gens qui viennent avec des objets, c’est qu’il y a la valeur affective et la valeur financière, je les éclaire."
Diplômée en gemmologie, Delphine Frémaux-Lejeune a fait pas moins de 10 ans d'étude avant de devenir commissaire-priseur, des études d'histoire de l'art mais aussi de droit.
Mais pour autant, expertiser certains objets ne se fait pas toujours au premier coup d'œil.
Un plus tard un monsieur venu avec deux statues de chien. « Elles viennent de mon beau-père. Cela ne correspond pas à mon intérieur, je désire vous les confier pour les vendre. A première vue pour la commissaire-priseur, deux bronzes….mais après avoir soupesé et bien observé les pièces, l’une est bien en bronze mais l’autre en fonte.
Si ces expertises sont gratuites, La commissaire-priseur se rémunère sur un pourcentage au moment de la vente. Il y a quelques mois elle s’est ainsi vu confier un tapis de 1630, quasi neuf, réalisé avec des pigments naturels, il a été adjugé pour plus de 100 000 euros.
La préparation des ventes, un travail de fourmis
Une fois que les objets ont été confiés par leur propriétaire, commence alors pour la commissaire-priseur et son équipe un autre travail, celui de classification et de préparation des ventes.
Des milliers d’objets rentrent dans la maison de vente chaque année, pour ne pas les égarer ni les mélanger, dès qu’il arrive l’objet est décrit par un commissaire-priseur et étiqueté par deux numéros, un premier qui correspond au client, le second au numéro du dépôt du client.
Ensuite tous sont pris en photos, une étape devenue essentielle. 10 000 à 15 000 photos sont effectuées chaque année.
Ce jour-là dans les locaux de la maison de vente, c'est séance photo pour Anne, elle a été recrutée il y a quelques mois en apprentissage pour faire face à l'évolution des besoins de l'entreprise
Les photos sont devenues très importantes avec le développement des ventes en ligne, notamment avec les confinements de ces derniers mois.
Des ventes en ligne dont le montant a augmenté de 30 à 40%, ces derniers mois ouvrant la voie à un nouveau public…. "
Donner une deuxième vie aux objets
Ces ventes permettent aussi d'écouler des objets qui n'avaient pas trouvé preneur lors des enchères classiques, elles donnent plus de visibilité aux objets. « Plutôt que de brader des choses lors des ventes courantes, je préfère mettre en ligne certains articles. Je participe ainsi au cycle des objets pour leur donner une seconde vie. C’est de l’économie circulaire, tout ça doit toucher plus de monde. Il faut que ça redevienne à la mode. On trouve des objets des au fond des placards et on les met en valeur »
Voilà une dizaine d’année que Delphine Frémaux-Lejeune est à la tête de sa maison d’enchères, elle travaille 50 à 70 heures par semaine. Un rythme qui a augmenté avec le tournage de l’émission « Affaire Conclue » mais elle reste toujours aussi passionnée. « Pour rien au monde je ferai autre chose, j’aime à la fois les histoires de famille et les histoires d’objet, ce qui m’anime c’est la chasse au trésor ».
Le marathon de la vente aux enchères
Voilà quelques mois que Delphine Frémaux-Lejeune a installé sa salle des ventes Normandy Auction à Rouen, avant elle exerçait à Yvetot.
Aujourd'hui dans cet ancien garage devenu salle des ventes, des cartons par dizaine et pas mal de bric à brac.
Cet après-midi a lieu une « vente courante », avec des objets de toutes sortes, meubles, vaisselles, livres, disques…. provenant de successions. Elle se distingue des ventes prestiges avec des objets de valeur supérieure, bijoux, tableaux, pièces qui ont droit à un catalogue.
La matinée est réservée à l'exposition afin que les acheteurs puissent regarder les objets de prés. Certains objets de faible valeur sont réunis dans des cartons, c’est le lot complet qui est alors vendu. Dès l’ouverture les brocanteurs viennent faire du repérage…. » J’ai vu 2-3 objets intéressants, j’espère qu’on aura un petit prix ».
C’est toujours comme ça qu’on trouve des petites merveilles en fouillant.
Il est 14h pour la commissaire-priseur c'est le début d'un marathon. Pas moins de 300 lots sont proposés. Professionnels comme amateurs sont à l'affut de la bonne affaire
Parfois les enchères montent très vite, d’autres fois la professionnelle doit céder deux cartons pour le prix d’un. 90% des objets vendus par la commissaire-priseur valent entre 10 à et 50 euros.
Dans ce type de vente il est rare de repartir les mains vides.
Ce brocanteur a acheté une trentaine de cartons pour un peu plus cher que ce qu'il aurait souhaité… « J’avais repéré des choses au fond des cartons mais je n’étais pas le seul à les avoir vues »
Un collectionneur a lui rempli sa voiture… « C’est les prix qui font acheter on peut meubler sa maison pour pas cher.»
A 17h, près de 100% des articles sont partis, la salle est en train de se vider,
La professionnelle achève ainsi 3h de vente non-stop ….. « Le but c’est que la salle soit vide. Demain il y a un autre camion rempli qui va arriver, c’est un éternel recommencement. »
Après 20 ans d'expérience Delphine Frémaux-Lejeune reste toujours aussi enthousiaste et avide de faire partager sa passion pour les objets et leur histoire.
Une maison de vente à Rouen
Savez-vous qu'après avoir passé une dizaine d’année à travailler à Yvetot, c’est désormais à Rouen que la commissaire-priseur Delphine Frémaux-Lejeune est à la tête de sa maison de vente.