A l'occasion de la semaine de l'industrie, nous en avons profité pour nous rapprocher d'une entreprise spécialisée dans la fabrication d'escaliers, située à Eslettes (Seine-Maritime), non loin de Rouen. Un secteur qui recrute pas moins de 10 personnes par an et ce, peu importe l'âge des postulants.
Raynald Caron est menuisier monteur dans une entreprise d'Eslettes (Seine-Maritime) qui fabrique des escaliers sur mesure.
A 56 ans, cet ancien artisan cordonnier a choisi de se reconvertir dans l’industrie. Formé ici pendant six mois, il vient de décrocher un CDI.
Le métier de menuisier n'existe plus beaucoup aujourd'hui et trouver quelque chose, je vous avoue que c'était inespéré. Je m'attendais à faire de l'intérim jusqu'à la fin de ma carrière.
Raynald Caron, menuisier monteur
Sourire aux lèvres, le soulagement se lit facilement sur le visage du salarié.
Un secteur qui embauche
Tout comme Reynald, Antoine, ingénieur aéronautique de formation, est en reconversion. Il est apprenti menuisier. Un métier qui a redonné du sens à sa vie professionnelle.
Pouvoir travailler avec mes mains, ça m'apporte énormément. C'est concret ! Créer des choses avec une multitude de possibilités ça me plaisait beaucoup donc voilà pourquoi j'ai choisi cette voie.
Antoine Saltel, apprenti menuisier
L'escalier apparaît alors comme une voie montante. Au total, dix personnes ont été embauchées cette année. Une bouffée d’air pour le patron. Depuis deux ans, faute d’un nombre suffisant de salariés, Guillaume Desorbay était contraint de limiter la croissance de son entreprise. Désormais, il s’attelle à modifier l’image du secteur de l’industrie.
Malheureusement, l'industrie souffre d'un héritage qui est assez ancien et donc considéré comme poussiéreux, un peu sale même parfois. C'est une image dont les industriels ont du mal à se départir. Donc aujourd'hui, je pense que l'un des pistes les plus importantes pour nous, c'est de montrer la réalité du terrain.
Guillaume de Sorbay, dirigeant Simmad Escaliers
Alors les cibles sont diverses et variées. "Les jeunes et les moins jeunes sont appelés à s'intéresser à ce que nous faisons, à nos outils de production et à nos ateliers.", ajoute le dirigeant. L’an prochain, l’entreprise souhaite recruter à nouveau dix salariés.
Preuve de la bonne santé du secteur industriel en Normandie, trois chefs d’entreprise sur quatre comptent embaucher en 2024.