Après plusieurs mois d'études et d'examens des projets présentés, la ville de Rouen vient de rendre son verdict. Elle a enfin dévoilé ses choix sur les repreneurs de 4 églises désacralisées de la ville. St Paul, St Nicaise, Ste Croix des Pelletiers et St Pierre.
Désacralisées depuis des années, désaffectées et abimées par les outrages du temps, elles étaient à la charge de la municipalité de Rouen. Une charge financière devenue beaucoup trop lourde au fil des ans.
Trois de ces quatre églises rouennaises sont désormais à l'aube d'une nouvelle vie. A vendre, elles ont chacune fait l'objet d'un appel à projets original.
Un cahier des charges général, commun aux quatre églises, avait été précisément défini par les services municipaux.
Mais des cahiers des charges particuliers ont également été émis, avec des exigences, propres à chacun des sites.
Les projets retenus
Les porteurs de projet avaient jusqu’au 30 septembre 2019 pour envoyer leurs dossiers.12 offres ont donc été remises :
4 offres sur Saint-Pierre du Châtel,
5 offres sur Sainte-Croix des Pelletiers,
3 offres sur Saint-Nicaise,
et aucune sur Saint-Paul.
Après une première analyse technique, une audition des porteurs de projets, en lien avec les autorités de l’Etat pour le respect des lieux historiques. s'est déroulée fin novembre avec une première sélection.
Les candidats retenus vont devoir maintenant affiner leurs projets et effectuer des études complémentaires au cours des prochains mois.
A l’issue des auditions, les membres du jury ont donc retenu les projets suivants :
St Pierre du Châtel :
« LA MÉTROPOLITAINE », présenté par Camille Zolli, Olivier Motte (BABEL architectes) et Céline Berville (L’Atelier d'ANTAN).
Le projet est audacieux. Il s'agit un restaurant, quasimment installé dans une boîte en verre et acier nervuré, et de 3 chambres d’hôtel de charme qui unifient les ruines restaurées de Saint-Pierre du Chatel.
L’hôtel fonctionnera en lien avec le projet du 105 dont les travaux doivent commencer en 2020.
Sur le toit, un rooftop serait ouvert selon les saisons (21h maximum) en guise d’after work/after shop.
Doté d’une structure autonome, le projet propose l’aménagement de 3 niveaux dans le respect du gabarit de l’église et une terrasse accessible qui permet de profiter de la vue sur les toits de Rouen et sur le clocher.
L’espace du rez de chaussée et du premier niveau abrite un restaurant accessible depuis l’entrée sur la rue aux Ours.
Le jardin, à l’ouest, met en scène l’accès aux niveaux supérieurs : au deuxième niveau, 3 chambres hotellières et le roof top et sa cuisine d’été.
Depuis l’intérieur de chaque niveau, les larges façades vitrées du projet dévoilent la beauté de l’architecture gothique de l’Eglise St Pierre Chatel.
Saint-Nicaise :
« RAGNAR », présenté par Pierre-Marie Soulat, Benoît Rousset et Judicaël de La Soudière-Niault.
Il s'agit d'y installer une brasserie de bière artisanale, mais il faudra également en faire un lieu d’accueil du public ouvert sur le quartier, de consommation (seulement 5% de la production du site),
d’« histotainment » à travers la mise en valeur du lieu et du mobilier appelé à rester sur place, aussi bien les meubles que le mobilier archéologique.
Objectif affiché : métamorphoser les lieux dans l'esprit du Palais Bénédictine à Fécamp.
Ste Croix des Pelletiers :
« BEK’MIETTES », présenté par Pascal Givon, Edouard Laubies, Céline Berville, Yohan Chubert, Franck Ponseel.
Projet axé sur le coworking et le co-living, alliant restauration (halle gourmande), espace public et espace évènementiel.
L’architecture, réversible, propose par ses aménagements (mezzanines) de traverser les baies, « toucher les voûtes » et découvrir des terrasses extérieures.
Le calendrier des travaux n'est pas encore totalement fixé.