Rouen teste les cendriers de poche pour réduire les mégots jetés dans la rue

Une vaste opération de distribution de 20 000 cendriers a débuté le 8 juin à Rouen. Gratuite, cette petite boîte est proposée aux fumeurs dans les bar-tabacs de la ville.

Flanquée du hashtag #MissionZéroMégot, il annonce tout de suite la couleur. Un cendrier rond, métallique et de seulement quelques centimètres de diamètre. Une boîte facile à glisser dans la poche comme celles contenant des bonbons à la menthe. Jusqu’au 22 juin, les fumeurs – mais pas seulement – pourront se procurer ces cendriers miniatures dans les bars et chez les vendeurs de tabac.

Une vaste opération de distribution de 20 000 cendriers a débuté le 8 juin à Rouen. Gratuite, cette petite boîte est proposée aux fumeurs dans les bar-tabacs de la ville. Objectif : éduquer les fumeurs à ne plus jeter leur cigarette par terre. ©FTV / Karima Saïdi - Patrice Cornily

Rouen, ville-test dans la lutte contre les mégots jetés par terre

La Ville de Rouen fait partie des 6 communes pilotes d’une expérimentation visant à réduire drastiquement le nombre de mégots jetés par terre. Une opération menée pendant 6 ans en partenariat avec Alcome, un éco-organisme créé pour lutter contre ce déchet et agréé par les pouvoirs publics en 2021.

Les autres villes sont Grenoble (38), La Ferté-Sous-Jouarre (77), Châlons-en-Champagne (51), Lalinde (24) et Megève (76). Des communes de taille et de profil différents (urbaines, rurales, denses, touristiques….) qui partageront leur expérience pour déterminer les actions qui fonctionnent le mieux et peut-être les étendre à l’ensemble du territoire national.

 

Diviser par 2 le nombre de mégots sur la voie publique d’ici 5 ans

Pour Kader Chekhemani, adjoint à la tranquillité publique, au stationnement et à la propreté à la mairie de Rouen, l’objectif est clair :

Les mégots sont certainement les déchets les plus polluants sur la planète. Ils sont petits, ne se voient pas et polluent énormément en se déversant notamment dans les égouts et la Seine. Avec ces cendriers de poche, nous voulons faire prendre conscience aux fumeurs de l’enjeu et leur proposer une autre option afin de réduire par 2 le nombre mégots jetés au sol d’ici 5 ans.

Kader Chekhemani, adjoint à la mairie de Rouen en charge de la propreté

France 3 Normandie

Ce partenariat avec Alcome permet aussi à la ville de Rouen de bénéficier d’aides publiques à partir de l’année prochaine pour un montant d’environ 160 000 euros. Une somme qui permettra de renouveler le mobilier urbain en installant notamment des cendriers de collecte mais aussi des poubelles avec des éteignoirs à cigarette.

Quatre zones seront également analysées plus précisément à Rouen avec une comptabilité précise du nombre de cigarettes abandonnées dans la nature. Le but étant de mieux analyser ce phénomène.

 

Des cendriers bien perçus par la population

« On peut le mettre dans la poche, c’est bien » constatent les uns, « c’est une bonne idée mais 20 000, ce n’est pas suffisant » s’étonnent les autres. Les habitants de Rouen le concèdent : « il y en a tellement partout qu’on s’est habitué à voir des mégots par terre. Mais c’est une responsabilité que chacun doit prendre. Tout le monde doit faire un effort sur cette question » explique une jeune femme non fumeuse. Assise à l’arrêt de bus, une femme plus âgée, elle aussi non fumeuse, déclare : « il faut éduquer les gens pour les mégots come pour les crottes de chien ».

D’après CleanWalker Rouen, une communauté rouennaise qui organise régulièrement des marches de nettoyage dans les rues de la ville, chaque opération permet de ramasser entre 15 et 30 000 mégots. En France, d’après Alcome, 7 milliards de cigarettes terminées finissent au sol, ce qui représente 12% de la consommation nationale. Une lueur d’espoir tout de même car cela signifie qu’une grande majorité de fumeurs a déjà adopté le bon comportement. L’enjeu est important car un mégot met 15 ans à se décomposer dans la nature.

 

Que risque-t-on à jeter une cigarette par terre ?

En Normandie, la ville de Caen a fait grand bruit en annonçant que le moindre laisser-aller sur la voie publique serait puni de 135 euros. Soit une augmentation très forte pour certaines infractions comme le déversement d’huiles sales dans les égouts jusque-là passible d’une contravention de 15 euros.

Mais en France, jeter ou abandonner ses déchets dans la rue est passible depuis juin 2021 d’une amende de 135 euros (68 euros jusqu’alors). Et les mégots en font partie tout comme les ordures ménagères ou les encombrants. Théoriquement, le montant est fixé au niveau national par le code pénal mais ces amendes de 4ème classe peuvent être modifiées par arrêté municipal.

Mais c’est Obernai dans le Bas-Rhin, qui reste la plus chère ville de France en la matière. Le 1er juillet 2021, le conseil municipal a adopté une amende forfaitaire de 1 000€ pour chaque déchet jeté sur la voie publique (papier, mégot, déjection canine…).

 

 

La ville n’est pas considérée comme particulièrement sale par le maire mais il en a assez que le comportement d’une minorité d’administrés nuise au bien-être des autres. Il a donc décidé de taper fort. D’autres communes prendront-elles le même chemin ?

 

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