Dix personnes dont six enfants ont été expulsées de deux logements occupés depuis 2013 à Saint-Aulbin-lès-Elbeuf. Logées dans l'urgence dans un hôtel rouennais, elles seront sans solutions dans quelques jours.
Plus d'un an après avoir été déboutées de leur demande de droit d'asile, en mars 2016, deux familles ont dû quitter leur logement à Saint-Aubin-lès-Elbeuf. Deux procédures de régularisations exceptionnelles, notamment pour des raisons de santé, et la scolarisation des enfants avaient permis jusqu'à aujourd'hui une prolongation de la mise à disposition de deux appartements, rue Voltaire.
Une vingtaine de policiers sont arrivés autour de 14 h 30, mardi 08 août. Certains membres de l'association, prévenus, ont tenté de parlementer avec les forces de l'ordre, notamment pour aider les familles à sortir leurs affaires des logements. Cela ne leur a pas été accordé.
Les deux familles, l'une albanaise, l'autre russe, sont arrivées en France en 2013. Ils avaient été accueillis en urgence dans ces appartement gérés par Adoma, structure partenaire de l'état notamment dans le logement des demandeurs d'asiles.
Sans revenus réguliers, les deux familles reçoivent 75 € par mois du département au titre de l'Aide Sociale à l'Enfance. Déboutées du droit d'asile, elles sont en cours d'une demande de régularisation, pour l'instant sans réponse de la préfecture.
"Si la demande de régularisation est acceptée, ces personnes pourraient se retrouver à la rue, mais avec une carte de séjour", ironise presque Didier Étave, membre du comité anti-expulsion de Saint-Aubin-lès-Elbeuf. "Les parents et les enfants se sont vu proposer quelques jours dans un hôtel de Rouen. Après ça, ils sont sans solutions. On fait notre possible, mais c'est la charité publique qui se substitut à l'état, ce n'est pas normal."
D'autres actions pourraient être menées dans les prochains jour pour soutenir ces deux familles. Le comité anti-expulsions, créé en juin 2016 à Saint-Aulbin-lès-Elbeuf, soutient d'autres personnes et familles sous le coup de procédures d'expulsions dans la commune.