Des débats qui sont restés largement inachevés à l'Assemblée nationale. L'examen en première lecture de la réforme des retraites s'est terminé dans la soirée de ce vendredi 17 février, sans arriver à sa mesure essentielle : celle sur le report de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans. Alors cela fait réagir les députés dont des élus normands.
"Quinze jours d'agitation permanente, de volonté farouche des députés de la France Insoumise d'empêcher l'examen des textes." Le discours de la Première ministre Elisabeth Borne à l'Assemblée nationale est clair.
Les débats sont clos depuis ce samedi 18 février, minuit. Une dernière journée dans l'hémicycle où chaque groupe aura dénoncé l'attitude des Insoumis et leurs quelques 13 000 amendements. Une image épouvantable de la démocratie selon un député centriste. Un détournement du droit d'amendement pour une parlementaire Les Républicains. Ce que réfute totalement la députée seinomarine Alma Dufour.
On voulait prendre le temps de discuter de choses qui sont quand même importantes avant l'article 7 et notamment du financement. On discute des recettes en fait, c'est-à-dire de comment équilibrer le système sans faire travailler les gens deux ans de plus.
Alma Dufour, député LFI-NUPES de la 4ème circonscription de la Seine-Maritime
A l'issue de deux semaines de débats, deux articles sur les vingt du texte du gouvernement ont pu être étudiés.
"Pointer du doigt les responsabilités"
Plus les jours passaient, plus la stratégie des députés insoumis a été remise en cause au sein même de la gauche. En témoigne cette sortie houleuse de l'Assemblée hier.
Ecologistes, socialistes et communistes ont retiré des amendements pour espérer parvenir à l'article 7, celui repoussant l'âge légal du départ à la retraite de 62 à 64 ans.
J'aurais aimé qu'il soit voté parce que ça aurait permis de savoir qui parmi les députés avait décidé quoi. Et donc de pointer du doigt les responsabilités. Mais ça ne change pas grand chose, les gens ont bien compris que ça n'allait pas se régler à l'Assemblée.
Sébastien Jumel, député PCF-NUPES de la 6ème circonscription de la Seine-Maritime
Une déclaration comme un appel. La gauche toute entière et unie cette fois sur la forme attend beaucoup de la journée du 7 mars et de la mobilisation dans la rue, espérant ce jour-là, la mise à l'arrêt du pays.