Elbeuf et Maromme en Seine-Maritime font partie des communes frappées par les violences urbaines. Leurs maires, Djoudé Merabet et David Lamiray, ont été invités avec 250 autres élus mardi dernier à l'Elysée, pour réfléchir aux politiques de la ville à mettre en oeuvre. Ils reviennent pour nous sur les enseignements à tirer de toute cette période mouvementée.
Et maintenant ? Quelles leçons tirer des violences urbaines, quelle politique de la ville mettre en place pour éviter que cela ne recommence ? Nous avons rencontré les maires respectifs d'Elbeuf et Maromme, Djoudé Merabet (PS) et David Lamiray (PS) dont les communes ont fait l'objet de dégradations et de violences. Ils font tous deux partie des 250 élus reçus à l'Elysée mardi 4 juillet, réunion au cours de laquelle le président Macron a annoncé une loi pour accélérer la reconstruction des villes touchées par les émeutes. Si la priorité de l'exécutif est le retour à l'ordre, les élus étaient en attente de réponses politiques.
Les enseignements à tirer des violences urbaines
David Lamiray est le maire de Maromme, une commune de10 000 habitants située dans l'agglomération rouennaise. Il ne veut pas se laisser malmener par quelques individus qui ne correspondent pas selon lui à la jeunesse de la ville."On a à peu près 1900 jeunes de moins de 20 ans sur la commune de Maromme, on en a 20 qui nous ont mis la panique et le bazar. Donc on considère que la politique jeunesse qu'on mène, elle est efficace. Ce ne sont pas ces 20 jeunes qui vont remettre en cause ce que l'on met en place depuis des années, et qui fonctionne très bien".
Il y a une vraie rupture entre la police et la jeunesse, il va falloir reconstruire ce lien entre les institutions et une partie de la jeunesse
Djoudé Merabet, maire d'Elbeuf en Seine-Maritime
La mixité sociale, enjeu majeur
"Là où on arrive à une bonne mixité sociale, on arrive à bien vivre ensemble" analyse David Lamiray, "il faut qu'on arrive dans notre politique d'attribution à pouvoir, logement par logement, avoir cette mixité, avec une diversité aussi".
"C'est un enjeu dans toutes les politiques, logement, politique éducative, sportive, culturelle. On ne peut pas, nous communes, faire tous les efforts de mixité sociale, et avoir certaines communes qui ne font pas l'effort, qui ne jouent pas collectivement" dénonce Djoudé Merabet
Quels dispositifs mettre en place ?
"On organisera début septembre Raid aventures, une opération organisée par la police nationale, dans un quartier autour d'animations pour recréer un lien entre ces jeunes et la police nationale". David Lamiray, maire de Maromme.
"Il faut absolument que je puisse tenter de permettre à ces jeunes et à la police de rediscuter. On y travaille avec le commissaire qui est assez volontaire pour ce genre d'initiative. Ça prendra peut-être un peu de temps, mais il faut qu'on arrive à recoller les morceaux". Djoudé Merabet, maire d'Elbeuf.
Des dispositifs urgents, car les violences de ces derniers jours a mis en lumière la fracture sociale entre la police et la jeunesse.