Témoignage. "Le premier Noël sans lui", la douleur après la perte d'un proche dans un accident

Publié le Écrit par Arthur Deshayes et Clémentine Baude

À la suite de la perte de leur fils de 20 ans, la famille d'Edwin souhaitait témoigner pour sensibiliser les jeunes conducteurs. Les 18-24 sont une population à risques. Les chiffres de la préfecture de Normandie sont sans appel, ils représentent 20% des personnes tuées.

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Le 6 janvier 2023, la vie de cette famille bascule. L'un des enfants de la fratrie décède dans un accident de voiture. Il s'appelait Edwin, il avait 20 ans, "un effondrement total pour tout le monde". Il travaillait comme géomètre à Gonfreville-L'Orcher.

Il a eu un accident de voiture sur le retour de son travail, le soir vers 18 heures. Il a été percuté par une première voiture qui l’a renvoyé sur la route. Selon les témoignages des autres véhicules, il n'y a pas eu de réaction de sa part. Dans un second temps, il est percuté par une deuxième voiture en face-à-face. Fatal.

"On ne veut pas que gens subissent ce qu’on a subi"

11 mois après l'accident, la famille reste forcément marquée, "ça fait 10 mois mais c’est encore frais".

On en parle tous les jours, on n’a pas un mot sans parler de lui.

Maman d'Edwin

Le soir du 6 janvier, vers 20 heures, les gendarmes se sont présentés avec le maire de la commune au domicile familiale. Les parents comprennent tout de suite qu'un drame est arrivé, " la seule chose que je voulais entendre, c'était quel enfant a eu un problème", se souvient Christine . Edwin était le petit dernier d'une famille de trois enfants.

De nombreuses marques de soutien affluent, le club de handball, cher à Edwin se mobilise pour créer une cagnotte, ils lui dédient le cri de guerre et "son numéro restera le sien, attribué à personne pour le moment", relève l'une des sœurs.

Son papa rajoute " il avait des amis partout, un groupe phénoménal. Le jour de son inhumation, on s’est rendu compte que, vu la foule, il s’était créé un monde".

Il était aimé de tout le monde. C’était la star quoi. Son surnom, c'était gros nounours.

Agathe, soeur d'Edwin

17 jours sans pouvoir voir le corps

Pour les besoins de l'enquête, la famille ne pourra voir le corps que 17 jours plus tard. Il était sous scellé pour savoir s’il était sous emprise d’alcool ou de drogue. Résultat : ni substances interdites dans le sang, ni excès de vitesse. Le comportement d’Edwin n’est pas en cause.

Nous, notre fils est parti sans le vouloir. Cela a été très difficile pour nous ; quand je vois des jeunes qui conduisent de manière excessive [...] Ceux qui restent souffrent.

Papa d'Edwin

Installés dans le canapé de la maison familiale, serrés, soudés, ils témoignent les uns après les autres. Ils veulent rappeler les dangers de la route. Clara est infirmière en soins intensifs, elle se souvient qu'elle a "toujours été prévenue", par ses parents.

La route ce n'est pas un jeu. Même si, lui était prudent. Il était jeune comme tout le monde. Il a dû faire des essais. Mais son permis était important pour lui, il ne concevait pas de prendre une goutte d’alcool. Cela peut faire réfléchir certaines personnes, certains jeunes...

Clara, soeur d'Edwin

Retrouvez le reportage de Arthur Deshayes, François Pesquet et Jean-Baptiste Le Pors :

durée de la vidéo : 00h03mn35s
L'année 2022 avait été une année noire sur les routes. Si 2023 semble compter moins de décès, le nombre d'accidents a en revanche augmenté. France 3 Normandie a recueilli le témoignage d'une famille qui a perdu un fils, un frère de 20 ans. Il s'appelait Edwin mort sur la route. La famille a décidé de témoigner pour sensibiliser. ©France 3 Normandie

Les 18-24 représentent 20% des tués

Le décès du jeune homme a eu un impact auprès de ses proches. Un de ses meilleurs amis, au début, ne voulait même plus conduire... "Cela a été dur de reprendre la voiture [...] Cela lui a fait lever le pied."

Selon les chiffres de la prévention routière, le taux de responsabilité est de 80% pour les moins de 24 ans, et, autant pour les plus de 75 ans. Les 18-24 ans représentent 21% des blessés et 20% des tués sur les routes. C’est plus que n’importe quelle autre classe d’âge. Par conséquent ils sont considérés à risque.

Huit morts sur 10 sont des hommes

Les jeunes sont moins nombreux sur les routes, mais plus souvent victimes. Comment peut-on l'expliquer ? Selon la préfecture de la Normandie, c'est le comportement au volant qui est souvent en cause. D'ailleurs, les jeunes hommes sont la catégorie ciblée par la dernière campagne de la Sécurité Routière. Huit morts sur 10 sont des hommes.

Selon le 13e Baromètre de la conduite responsable de la fondation Vinci Autoroutes, publié le 16 mai 2023, les jeunes conducteurs européens adoptent plus de comportements à risque au volant que la moyenne.

Certains regardent même des vidéos en conduisant, ou n'attachent pas leur ceinture. Ils avouent aussi avoir conduit après avoir consommé de l'alcool (20 %) ou des stupéfiants (17 %), chez les moins de 35 ans.

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