Un jeune homme originaire de Cany-Barville en Seine-Maritime, qui vit aujourd'hui en Espagne dans la région de Valence, dévastée par des pluies diluviennes, témoigne de la situation dramatique vécue par les habitants. Il s'est porté volontaire pour aider les personnes en difficulté.
Les images sont impressionnantes, celles de voitures empilées les unes sur les autres, ou emportées par des déluges de boue, celle de villes ravagées par les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la région de Valence en Espagne.
Adrien Arzel, un Normand de 27 ans originaire de Cany-Barville en Seine-Maritime, vit depuis trois ans en Espagne. Si la commune où il habite a été relativement épargnée par les pluies diluviennes, elle est néanmoins située à 7 kilomètres de Paiporta, la zone la plus touchée par les inondations. Le jeune ingénieur a donc naturellement proposé son aide aux sinistrés, comme des milliers de personnes. Même si lui-même est très éprouvé par les évènements.
"C'est éprouvant, physiquement et psychologiquement"
"C'est assez éprouvant, psychologiquement et physiquement; Il s'est passé beaucoup de choses. Il y a eu ce qu'on appelle un phénomène de goutte froide. Les dégâts ont été causés par le ruissellement de ces pluies et ont fait déborder des fleuves situés au sud de la ville de Valence, et qui ont tout emporté sur leur passage. Globalement, tous les villages situés au sud de la ville ont été touchés. Il y a eu des dégâts considérables et énormément de victimes. Sur le coup, on ne s'est pas rendu compte de la gravité du phénomène, car nous, on habite dans la partie nord de la ville, et on n’a pas été touchés directement. On a vu le vent, les éclairs...mais pas plus de pluies que d'autres jours. L'alerte pour rester chez soi a été donnée à 20 heures, on a reçu un message du gouvernement sur nos téléphones".
C'est après avoir vu les terribles images qu'Adrien décide de prêter main-forte aux sinistrés, en apportant de l'aide alimentaire et en aidant à réparer les dégâts.
Des centaines de personnes encore disparues
"J'avais vu les images à la télévision et sur le téléphone, mais c'est en se rendant sur place qu'on comprend que tout est dévasté. C'est vraiment très impressionnant de voir des piles de voiture, des gens qui ne peuvent parfois pas sortir de chez eux. Ce matin ils ont réussi à sortir une femme de sa voiture qui était restée enfermée trois jours. Voir tout ça est vraiment très impactant.
Se dire qu'il y a encore des centaines de personnes disparues, qu'ils sont peut-être à 20, 50 mètres et qu'on ne peut pas rentrer dans certains immeubles à cause des débris qui bloquent les accès, il faudrait des véhicules spécialisés mais ils rentrent au compte-goutte. Des ponts ont été détruits, des routes impraticables, et les secours arrivent au fur et à mesure. Les gens ne se sentent pas soutenus par les forces de l'ordre. L'armée est arrivée vers 14 heures hier, ce qui est quand même assez tard.
C'est très compliqué, on sait qu'on va retrouver beaucoup de corps, beaucoup de victimes encore".