Parents, frères, soeurs, neveux, nièces..., en tout, 17 personnes d'une même famille de Colleville sont partis pour Rio la semaine prochaine, soutenir l'une des leurs, Charlotte Famin, championne d'handi-tennis.
Charlotte Famin est parisienne, mais sa famille vit toujours en Normandie où elle-même a grandi. Ses parents et ses trois frères tiennent le restaurant "La Ferme Saint-Hubert" à Colleville (14). Mercredi prochain, tous prendront l'avion pour Rio pour la soutenir durant les épreuves de tennis des Jeux paralympiques.
"On ferme dix jours et tout le monde part : parents, enfants, petits-enfants, raconte Alexandre, l'un des frères de Charlotte, serveur dans le restaurant familial. On en récupère trois à Paris et en tout, on est 17".
Pour lui, faire partie du voyage et soutenir sa soeur aux Jeux paralympiques de Rio constitue une évidence. "Son accident en 2008 (où Charlotte a été amputée de la jambe gauche, NDLR), ça a été une épreuve familiale. C'est pour ça que l'on part tous. (Rio), c'est la couronnement de beaucoup d'efforts pour elle. C'est une aventure qui lui appartient... et à nous aussi un peu, également."
Epopée familiale
Charlotte Famin confirme : sa participation aux Jeux paralympiques de Rio va au-delà de son parcours personnel. C'est l'épopée de toute une famille. "Il fallait qu'ils soient tous là, raconte-elle ce matin, à l'issue de son dernier entraînement avant le départ pour Rio. Quand j'ai appris que j'étais sélectionnée, j'étais très contente mais il manquait quelque chose." Charlotte confie: "J'ai besoin de partager (ce que je vis), de sentir qu'il y a du monde derrière moi. (...) Je me suis dit qu'il fallait qu'ils soient tous là. Aller aux JO, c'est une revanche sur la vie, une victoire (pour nous tous), ils m'ont tous soutenu, il fallait qu'ils viennent."Charlotte attend beaucoup des tirages qui seront réalisés à son arrivée à Rio. Ils détermineront la difficulté des matchs qu'elle aura à jouer. "Aux JO, une défaite dans le premier match, c'est définitif, il n'y pas de rattrapage."
Quatre ans qu'elle se prépare pour obtenir un classement "intéressant" et s'y maintenir. Aujourd'hui 17ème joueuse mondiale, elle confie que l'anné a été difficile. "Une année pré-olympique est (toujours) difficile car tout le monde veut être sélectionné."
L'aventure ne fait que commencer
Charlotte Famin a débuté le tennis fauteuil il y a cinq ans, à 38 ans. Mais l'âge n'a en rien été une difficulté. "J'avais fait du tennis entre 12 et 18 ans et j'ai retrouvé des sensations que je connaissais. (...) Ce qui compte, explique-t-elle, c'est le nombre d'années de pratique (en handisport)."L'objectif JO s'est rapidement imposé. En 2012, pendant les épreuves paralympiques à Londres, Charlotte était dans le public. "Avec mon club d'Anthony, on y est allés deux jours. Quand j'ai vu comment ça se passait (et mon niveau en tournoi), j'ai su qu'il y avait une carte à jouer, en travaillant."
Pour elle, l'aventure semble juste commencer. A 43 ans, avec ses cinq années d'entraînement, elle reste une jeune sportive. Dans quatre ans, en 2020, cela fera dix ans qu'elle pratiquera le tennis en fauteuil. Son expérience devrait lui permettre de prétendre à une nouvelle qualification aux JO, à Tokyo, à condition "de faire attention aux blessures".
Pour en savoir plus sur Charlotte Famin, ce reportage réalisé en 2012 par nos confrères de France 3 Centre :
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