La cour d'Assises de la Gironde a condamné Abdelhalim Ziane pour coups mortels sur Dorian Bambara et violences volontaires au cours d'une bagarre en août 2009. Soufiane Mediouini écope de 18 mois de prison.
Après quatre heures de délibéré, le jury n'a pas retenu la qualification de meurtre, ni de tentative de meurtre à l'égard des accusés. S'il n'y a pas eu intention de tuer, Abdelhalim Ziane est condamné à 12 ans de prison pour avoir porté des coups mortels à la gorge de Dorian Bambara un soir d'août 2009, sur le quai Sainte-Croix à Bordeaux.
Il est également reconnu coupable de violences volontaires sur la personne de Grégory Pierre, l'ami de Dorian, avec pour circonstances aggravantes d'avoir fait usage d'une arme blanche. La cour a donc refusé toute idée de légitime défense dans les actes des accusés.
Une interdiction définitive du territoire français a également été prononcée contre Abdelhalim Ziane, algérien d'origine.
Ecoutez les réactions des parents de Dorian Bambara, de Maître Eric Grosselle, l'avocat de l'accusé Ziane après l'annonce du verdict:
Sofiane Mediouini, l'autre prévenu, est condamné à 18 mois de prison. Il a été incarcéré ce soir après avoir effectué 16 mois de détention préventive et alors qu'il comparaissait libre.
L'avocate générale avait requis ce matin 16 ans de prison pour meurtre contre Ziane et 3 ans pour Mediouini.
Les mots de Dominique Hoflack étaient sans équivoque. "Un simple regard mal interprété, une cigarette que l'on refuse ou un portable volé peut déclencher le chaos du passage à l'acte criminel (...) Endiguer cette violence est un devoir, notre devoir".
L'avocate générale a motivé la lourde peine réclamée en arguant que " le 16 août 2009, ce n'est pas une simple bagarre de rue. Il s'agit du meurtre et d'une tentative de meurtre sur l'un que l'on blesse gravement, de l'autre que l'on tue. L'idée même d'une légitime défense, d'une parade à une agression, est quelque chose de ridicule. Il s'agit de l'égorgement d'un homme qui n'a pas même pas participé à la rixe et du lynchage d'un autre homme. Ce n'est pas une réponse proportionnée de légitime défense".
Avant le verdict, Josiane Ourschel, la mère de Dorian, et Anthony Bambara, le frère, témoignaient de l'absence irremplaçable et du souhait de voir condamner les auteurs des faits.
Les avocats de la défense ont plaidé cette après-midi la légitime défense. Mais Maître Eric Grosselle n'a pas convaincu les jurés de la cour d'Assises de la Gironde.
Le verdict est intervenu en début de soirée aujourd'hui.