La direction de Virgin Megastore va déposer le bilan demain devant le Tribunal de Commerce. C'est ce qu'ont annoncé les syndicats à l'issue du comité d'entreprise qui se tenait à Paris.
Le CE était consacré aux difficultés de l'enseigne Virgin Megastore, spécialisée dans les produits culturels et qui emploie près de 1.000 salariés. Selon plusieurs élus du CE, réunis pour la deuxième journée consécutive pour examiner "le projet de déclaration de cessation de paiement" du groupe, la direction a annoncé officiellement qu'elle se rendrait mercredi devant le tribunal de commerce de Paris.
Le CE avait pourtant été légèrement retardé car la présidente de Virgin, Christine Mondollot,
a été reçue par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti. Les syndicats, qui avaient rencontré la ministre la veille, y avaient vu un possible "signe que les choses bougent". Apparemment, aucune solution n'a été trouvée pour maintenir l'entreprise qui aurait, selon nos confrères de France Infos, accumulé 22 millions d'euros de dettes.
Comme d'autres distributeurs spécialisés dont la Fnac, l'enseigne est victime
de l'effondrement des marchés "physiques" du disque et du DVD, et de la concurrence
des grands acteurs du web, comme Amazon ou Apple. Mais selon les syndicats, Butler, qui contrôle le groupe depuis 2008, serait le "principal responsable", faute d'avoir fait les investissements nécessaires.
Les syndicats avaient obtenu qu'un représentant de l'actionnaire majoritaire Butler Capital Partners soit présent à la réunion. Mais, selon Guy Olharan (CGT), ils se sont "heurtés à une fin de non recevoir" de sa part. "Butler refuse de prendre ses responsabilités pour financer le volet social de tout ce qui va malheureusement suivre", a-t-il déploré au nom des élus du CE. "C'est la collectivité qui paiera", a-t-il conclu.
Ecoutez les témoignages de quelques employés de l'enseigne (Paris).
##fr3r_https_disabled##
En Province
En régions, les incertitudes demeurent pour tous les salariés du groupe, notamment ceux de Bordeaux et Bayonne, qui devront attendre la désignation d'un administrateur pour connaître leur avenir professionnel.Pour certains magasins (Dunkerque, Bercy, Avignon ...), il est fait état d'"assignations
en cours", tandis que pour une partie, figurent des dates d'audiences en référé
ou de délibéré comme celui de Bordeaux ou de Nice.