Jacques Auzou doit répondre devant le tribunal correctionnel de Périgueux de prises illégales d'intérêts. Maire, au terme de l'instruction et de l'enquête, le chef de la majorité et trois autres élus seront dans le prétoire pour éclaircir le mélange des genres. Ils ont usé de la confusion.
Dans quelle poche mettre l'argent qu'ils accordaient ? La leur, celle de la mairie ou celle de leurs entreprises. L'affaire n'a pas nécessité d'instruction tellement le délit était consommé par la simple constatation des faits. L'enquête a été diligenté par le Parquet, la brigade financière a entendu deux fois le maire, ses adjoints et un élu du conseil, le Maire refusant l'assistance d'un avocat.
Le reportage de Bruno Ardouin et Pascal Tinon
Le cumul de fonctions a fait oublier les interactions douteuses.
Jacques Auzou est non seulement maire, mais aussi président de la communauté de communes, président du club de basket, et président d'une société d'économie mixte gestionnaire d'un local multi-services. Dans l'activité municipale, le Maire doit faire attention à l'usage de son pouvoir de vote au regard des subventions attribuées à différents organismes de la commune.Il aurait dû ne pas participer à certains votes, comme l'attribution de subventions au club de basket, alors que certains élus y sont actionnaires, de la location de locaux pour le compte du club. En changeant de casquette, le Maire se retrouvait au conseil d'administration acceptant les subventions, voir les sollicitant. Le mélange des genres est qualifié de prise illégale d'intérêts, même si dans ce cas il n'y a pas de la part des mises en examen d'enrichissement personnel.