“C’est comme si on mitraillait la façade”, des coups de feu tirés à Villeurbanne, les habitants sont sous le choc

Dans la nuit de lundi à mardi 16 juillet 2024, des coups de feu ont été tirés sur le bâtiment du 37 rue Arago à Villeurbanne. Si aucun blessé n’a été déclaré, les habitants du quartier soulignent tout de même la violence de l’acte.

Une nouvelle fusillade a eu lieu à Villeurbanne. La nuit dernière, plusieurs coups de feu ont été tirés sur une résidence de la rue Arago, dans le quartier Ferrandière Maisons-Neuves, à Villeurbanne.  

En témoigne, la façade du bâtiment criblée d’une quinzaine de balles.  

“Ils ont mitraillé le bâtiment” 

Les faits se sont déroulés dans la nuit de lundi à mardi aux alentours de 00h30. Les voisins expliquent avoir entendu “plusieurs enchaînements de tirs, comme si on mitraillait la façade”. "Je me suis demandé si ce n'étaient pas des pétards. Mais c'était bizarre parce que ça faisait des grosses rafales", s'est interrogé Henrique au moment des faits, alors qu'il dormait les fenêtres ouvertes. D'autant plus que depuis quelques jours, il entend régulièrement des pétards dans sa rue. 

"Mais là, c'était un bruit sourd", affirme le jeune homme. Comme lui, les habitants du quartier ont été réveillés brutalement, surpris par l’intensité sonore des faits.

"C'était vraiment impressionnant. C'était bien plus fort que les feux d'artifice ou que les pétards que l'on peut entendre d'habitude", confie Mathieu. Interloqué, il est descendu peu de temps après les coups de feux et a pu observer les impacts laissés par les balles. Dans la vitre, mais aussi sur les murs à l’intérieur du bâtiment.  

Le visionnage des vidéos des caméras de surveillance installées aux alentours du bâtiment a confirmé la violence de cet acte. “En moins d’une minute, ils sont descendus de leur voiture et ont mitraillé le bâtiment”, explique le président du conseil syndical, résident de l’immeuble, qui a pu avoir accès aux vidéos des caméras de surveillance.  

Incompréhension dans le quartier

Les riverains ne comprennent pas. "Je ne sais pas quel est le but. C'est une rue calme normalement. Il n’y a pas de points de deal, aucune histoire, rien", confie Youssef, rentré chez lui 15 minutes avant les faits. Au moment des coups de feu, il a décidé de se cacher derrière son canapé, loin des fenêtres. 

Même incompréhension pour Henrique qui habite dans l'immeuble depuis quatre ans. Il n'y a jamais eu plus que des petits pétards dans la rue. "Ça ne me donne pas envie de rester. Ça me donne juste envie de partir d’ici", affirme-t-il en observant ce qu'il reste de la vitrine de l'immeuble.  

Un acte parmi tant d'autres 

Le parquet a ouvert une enquête concernant cet incident. S’il n’a pas fait de victimes, ce n’est pas un évènement isolé à Villeurbanne. Dans les trois derniers mois, six évènements du même genre, impliquant des tirs d’armes à feu, ont été recensés dans la commune de l'Est lyonnais.  

La préfecture du Rhône indique que les services de police sont mobilisés depuis plusieurs mois pour sécuriser différents quartiers de la ville, notamment le secteur de Maisons-Neuves. Il est question de “patrouilles effectuées à la fois par la sécurité publique et par des effectifs de CRS”, confie la préfecture du Rhône qui entend continuer de surveiller le secteur.  

Elle évoque un problème qui viendrait notamment des nombreuses enquêtes de police qui “déstabilisent les réseaux criminels et génèrent des tensions entre clans jusqu’à avoir ce genre de conséquences”.