L'ancien élu RPR de Villeneuve-sur-Lot, détenteur de l'enregistrement dans lequel Jérôme Cahuzac évoquait la possession d'un compte en Suisse s'est dit rasséréné mardi après l'ouverture d'une enquête judiciaire visant l'ancien ministre, et l'accuse d'être un "menteur".
Les examens de la police scientifique confirment ce que j'ai toujours dit", a déclaré l'ex-élu RPR du Lot-et-Garonne, à qui Jérôme Cahuzac avait ravi la mairie de Villeneuve-sur-Lot en 2001.
Michel Gonelle s'exprimait quelques minutes avant l'annonce par l'Elysée de la décision de François Hollande de mettre "fin aux fonctions de Jérôme Cahuzac, à sa demande".
"Cet enregistrement est authentique et on le dit officiellement", selon lui le ministre, qui s'était "enkysté dans le déni", avait été "très mal conseillé". "S'il avait un compte à l'étranger (...) il aurait pu se contenter de dire qu'il l'avait clôturé avant d'avoir des responsabilités de haut niveau. "Mais il a nié en bloc et en détail. Tout cela fait de lui un menteur et aujourd'hui cela va lui coûter très cher. J'espère pour lui que ce compte est réellement clôturé".
"J'ai reçu fortuitement le message sur la boîte vocale de mon téléphone fermé", a-t-il rappelé en évoquant l'origine de l'affaire, lorsque, vers la fin de l'année 2000 Jérôme Cahuzac, alors député, avait apparemment tenu ces propos sur son répondeur.
L'ancien élu avait gardé pendant des années l'enregistrement, car il était selon lui "sensible" avait-il déclaré par le passé à l'AFP.
Il a cependant systématiquement nié l'avoir transmis au site d'information Mediapart qui avait révélé son contenu, sans pour autant dire comment ses journalistes en avaient eu connaissance.
Selon le site d'information, ce compte chez UBS aurait été clôturé en 2010 et les avoirs transférés, via des montages complexes, à Singapour.
Après la révélation de l'affaire fin 2012, le ministre délégué au Budget avait déclaré le 5 décembre devant les députés: "Je n'ai pas, je n'ai jamais eu de compte à l'étranger. Ni maintenant, ni avant".