Coup de semonce après la remise du rapport Duron, le 27 juin dernier, le Premier Ministre avait annoncé la suppression des lignes à grande vitesse au sud de Bordeaux. Au panier la liaison avec Toulouse, à la poubelle la liaison vers le Pays Basque puis l'Espagne. Les élus ne l'entendaient pas ainsi.
L'arbitrage du Premier Ministre devrait donner une chance de réalisation pour l'une des deux directions suggérées depuis des années, vers le Sud-Est, Toulouse, ou vers le Sud-Ouest, Hendaye.
L'économie comme motivation
Le rapport Duron avait conclu à des coupes drastiques dans les budgets de l'Etat afin de préserver l'objectif des 3% du PIB pour s'inscrire dans les objectifs communautaires européens. Le Premier Ministre avait tranché de façon abrupte, suppression des projets d'extension de la ligne vers Toulouse et Hendaye, attribution d'une enveloppe pour l'amélioration des dessertes ferroviaires.Les élus ont entendu cette décision comme une menace pour leurs circonscriptions, bien sûr il faut verser des deniers publics comme dans le partenariat public-privé qui construit la ligne à grande vitesse entre Tours et Bordeaux, mais en contre-partie, les édiles y voient une opportunité sur le long terme de désenclavement d'agglomérations, voir de départements par la desserte du Train à Grande Vitesse. Ils ont plaidé leurs cause auprès du Premier Ministre.
Une décision ferme ou bien trop excessive
Il semble dans les couloirs de Matignon que le lobbying fait par les élus concernés par la desserte de la LGV ait porté ses fruits. Il se murmure ou il se susurre que le Premier Ministre aurait fait marche arrière par rapport à la première annonce. Un projet tient la tête du possible maintien, la liaison entre Bordeaux et Toulouse. Si elle était maintenue, elle se ferait dans la continuité de la mise en circulation de la ligne Tours-Bordeaux en 2017. Martin Malvy, président du Conseil Régional de Midi-Pyrénées, est confiant, il est certain de cette tournure.Côté liaison avec l'Espagne via le Pays Basque, les opposants sont sur la défensive, les défenseurs pensent que le Premier Ministre s'appuiera sur les conclusions du rapport Duron, un report de la réalisation de la ligne Bordeaux-Hendaye vers 2030.
Le travail fait jusqu'à maintenant ne peut pas être jeté aux orties comme une mauvaise copie, d'autant que l'enquête d'utilité publique sera clause le 12 juillet. Il faut supputer que le Premier Ministre va laisser courir ce délai, remiser le rapport de l'enquête, et pourra le ressortir lorsque les finances publiques seront plus sereines.