L'extrémiste norvégien Kristian Vikernes était convoqué au tribunal de Brive ce matin à 9h30 devant une commission juridique chargée de rendre un avis sur son éventuelle expulsion du territoire français.
Le 16 juillet dernier Kristian Vikernes était interpellé à son domicile de Salon-la-Tour (Corrèze) avec son épouse Marie Cachet, soupçonnés de préparer un acte terroriste.
Marie Cachet est laissée libre après 36 heures de garde à vue. Kritian Vikernes restera lui 60 heures auprès des policiers, une audition qui n'a pas permis de démontrer les "visées terroristes" du couple.
Cependant la justice va retenir "provocation à la haine raciale" et "l'apologie de crime de guerre" contre l'ancien musicien de black métal condamné à 21 ans de prison en 1993 après le meurtre d'un autre musicien norvégien. Vikernes est connu pour tenir un blog internet véhiculant des idées d'extrême droite.
La commission chargée d'entendre Vikernes aujourd'hui au tribunal de grande instance de Brive est composée de magistrats, elle est chargée de rendre un avis sur le fait qu'il constituerait ou pas une menace pour la sûreté de l'état. Cet avis devra être étudié par le préfet de la Corrèze qui décidera de le suivre ou non. La commission rendra son avis d'ici une semaine.
Fournissant des textes extraits de ses deux blogs, les représentants de la préfecture de Corrèze lui ont reproché ses propos ouvertement racistes et antisémites qui, selon eux, constituent "une réelle dangerosité" et "une atteinte à la sûreté de l'État".
Ils ont également noté que M. Vikernes n'avait pas d'emploi stable, qu'il ne parlait que "très peu" le français, et que ses enfants sont non-scolarisés et qu'ainsi "la cellule familiale pourrait se reconstituer en Norvège sans problème". M. Vikernes, assisté d'une traductrice et de soutiens présents dans la salle d'audience, a contesté les traductions françaises de ses blogs écrits en anglais et en norvégien. Il a dit "ne bafouer aucune loi française" car, a-t-il dit, il n'est pas administrateur d'un des blogs et le second est hébergé aux États-Unis.
Affirmant ne pas tenir "des propos racistes" mais défendre "la culture européenne", M. Vikernes a estimé qu'il ne pouvait "garantir des phrases
traduites par d'autres" que lui.
Longuement interrogé sur son idéologie, il a rétorqué, parlant à la première personne du pluriel: "Nous ne sommes pas agressifs avec nos idées, c'est nous qui sommes agressés par la tradition judéo-chrétienne". Son avocat, Me Julien Freyssinet, a estimé que "la partie adverse ne ramène pas
des éléments probants" que les traductions "ne correspondent pas", et que "cela ne suffit pas à caractériser la menace".
Selon lui, son client "ne représente pas de menace pour l'État (...) la meilleure des preuves est l'absence de poursuites devant un tribunal correctionnel".
Par ailleurs Kristian Vikernes sera jugé le 17 octobre à Paris pour "provocation publique à la haine raciale" et "apologie de crime de guerre".
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