La chambre d'instruction de la cour d'appel de Poitiers devra trancher demain dans un dossier délicat : une bavure policière qui a entraîné en 2007 la mort d'un guide touristique âgé de 36 ans. Demain mardi, sa famille fait appel d'une ordonnance de non-lieu rendue en février 2013.
Ce soir d'août 2007, Olivier Massonaud a bu. Beaucoup trop. Il est en plein divorce et l'alcool aidant il devient menaçant, frappe sa nouvelle petite amie chez qui il se trouve dans un immeuble du centre-ville de Poitiers. Un voisin alerte la police, la BAC se rend sur les lieux alors qu'Olivier Massonaud quitte son appartement pour aller s'enfermer chez une voisine à l'étage supérieur.Il est très agité, manipule un couteau, menace et insulte les policiers, puis s'enfuit par les toits, pénètre dans un autre appartement, redescend dans une cour où il tente de se cacher entre deux voitures. C'est là que les policiers le trouvent un peu plus tard, en suivant d'importantes traces de sang qui les mènent jusqu'à lui. Entouré, il lève les bras et reçoit une balle de pistolet en plein ventre.
Le policier qui a tiré expliquera qu'il s'est senti menacé et qu'il a agi en état de légitime défense. Une version contestée par le père d'Olivier, François Massonaud, qui va porter plainte avec constitution de partie civile qui vise le policier auteur du coup de feu : Jocelyn Chauveau. Mais la justice attendra 6 années pour rendre une ordonnance de non-lieu, le 7 février 2013.
La famille d'Olivier Massonnaud a donc fait appel de cette décision. Son père, joint par téléphone, nous dit : "J'en crève, je ne dors pas la nuit, j'en pleure que la justice refuse de juger le meurtre de mon fils". La chambre d'instruction de la cour d'appel de Poitiers devra dire si un procès se justifie, ou pas, pour tenter d'éclaircir les zones d'ombre d'une affaire que l'avocat d'Olivier Massonnaud qualifie de bavure policière.
"Cet espoir de voir un procès s'ouvrir enfin me permet de vivre. Je suis viscéralement attaché à cet espoir" conclut François Massonnaud.