La tempête Qumaira attendue cette nuit n'est "pas la tempête du siècle", mais "peut faire des dégâts" avec des vents autour de 90 à 110 km/h et des rafales pouvant atteindre 120 km/h sur les îles charentaises et les hauteurs de Gâtine en Deux-Sèvres.
Météo France a placé 35 départements de l'ouest et du nord de la France en alerte orange pour des vents violents et de fortes précipitations et, pour les départements côtiers pour des risques de "vagues submersions", le Finistère étant lui en vigilance rouge pour les crues.
En Poitou-Charentes, trois départements, la Charente-Maritime, les Deux-Sèvres et la Vienne sont en vigilance orange aux vents violents jusqu'à demain matin vendredi 7 février. Le littoral charentais est en alerte jaune pour les vagues-submersion.
Qumaira est la 14ème tempête qui s'abat sur l'ouest du pays depuis le 23 décembre et ce n'est pas fini !
Comment expliquer ce phénomène, quelles en sont les causes ? La réponse en quatre questions avec Rémy Fruchard, ingénieur à Météo France Poitiers.Les prévisionnistes de Météo France annoncent que cette situation va durer. Succession des perturbations et températures douces devraient encore être au programme pour au moins une dizaine de jours.
-Il s'agit de la 14ème tempête depuis Noël. Cette fréquence élevée est-elle exceptionnelle ?
Les tempêtes ne sont pas exceptionnelles, ce qui l'est c'est leur fréquence . En effet, La fréquence des tempêtes a été élevée cet hiver mais il s'agit de tempêtes hivernales ordinaires. Nous sommes sur le rail des perturbations. C'est pourquoi les tempêtes se succèdent et ce n'est pas fini.
-Pourquoi cette succession ?
En raison du réchauffement climatique, il fait plus chaud que la normale. L'anticyclone qui nous protège habituellement en cette saison est un anticyclone froid de Sibérie. Il est actuellement retracté en Sibérie et ne nous protège plus. C'est pourquoi les perturbations passent sur la France alors que d'habitude, elles sont rejetées au nord de l'Angleterre. Nous sommes sur leur passage, tout simplement.Ces phénomènes sont ordinaires mais c'est leur fréquence qui augmente et ce n'est qu'un début en raison du réchauffement climatique.
-Quelles seront les conséquences sur le littoral ?
La vitesse du vent est forte mais n'est pas exceptionnelle : 120 km/h sur les îles charentaises et 100 km/h sur le Poitou avec des pointes à 120 sur les hauteurs. Mais le vrai danger se situe au niveau du trait de côte, la masse d'eau de l'océan augmente avec le réchauffement climatique et la fonte des glaces. En conséquence, il y a plus d'eau, plus de masse et donc plus d'énergie dans les vagues qui déferlent sur le littoral, ce qui va provoquer plus de dégâts sur des zones déjà très fragilisées par les dernières intempéries. On estime que le niveau constaté depuis le début de l'hiver équivaut à 30 ans d'érosion."En un siècle, de 1900 à 2000, l'élévation des océans a été au total de 1,2 cm. En 10 ans, de 2000 à 2010, il a déjà été de plus 3 cm."