Au lendemain du 1er tour, qui sont les gagnants et les perdants ?

Ces élections municipales nous ont d'ores et déjà réservé leur lot de surprises. Résultats à Villeneuve-sur-Lot, à Pau, montée du FN et PS en mauvaise posture,voici un état des lieu au lendemain du premier tour. 

Dans bon nombre de villes, il faudra attendre le soir du second tour avant de tirer un bilan de ces municipales. Après le premier, on peut toutefois discerner plusieurs gagnants :

  • Alain Juppé : le “meilleur d’entre nous” s’impose dès le premier tour face à son concurrent PS, Vincent Feltesse. Avec 60,65% des suffrages, il conserve la mairie de Bordeaux sans trembler. Mieux, la CUB devrait retourner aux mains de la droite, après le passage de plusieurs villes à droite.
  • François Bayrou : contrairement à Alain Juppé, il devra passer par un second tour. Pourtant, avec 41,85% des voix, c’est déjà une victoire pour le candidat centriste qui jouait gros lors de ces municipales. Il devrait l’emporter, pour sa troisième candidature à la mairie. “Être à ce point soutenu par les électeurs, c’est pour moi une émotion très grande” a assuré François Bayrou, visiblement heureux et soulagé à l’annonce des résultats.
  • Le Front National : en embuscade à Villeneuve-sur-Lot, le FN a de quoi être satisfait. Son jeune candidat, Etienne Bousquet-Cassagne sera présent au second tour, au coeur de ce qui pourrait être une pentagulaire (5 listes maintenues). Il a récolté 26,01% des suffrages, juste derrière Patrick Cassany (PS-PCF), en tête avec 28,65%. Dans la région, le FN poursuit son implantation. Notamment dans le Lot-et-Garonne, où il s’est conforté lors des dernières élections. Hormis Villeneuve-sur-Lot, aucune ville n’est cependant susceptible de basculer. La stratégie frontiste, qui consistait à présenter un maximum de listes (29 en Aquitaine) semble porter ses fruits, bien aidé par un rejet de la classe politique au niveau national.


  • L’abstention : avec des scores historiquement hauts, aux alentours de 38%, elle a joué un rôle prépondérant. Vincent Feltesse le déplorait d’ailleurs dimanche soir, suite à la divulgation des résultats : “il s’agit désormais du premier parti de France…” a-t-il lancé. Cette faible mobilisation a pénalisé les listes portées par la gauche, et vient conforter le sentiment d’un rejet de la classe politique, sur lequel tente de surfer le Front National. Notons que l’abstention atteint des taux particulièrement élevés à Bordeaux (44,6%), Pau (41,3%), Bègles (46,4%) ou encore Bayonne (43,5%).

Ils ont passé une mauvaise soirée

  • Vincent Feltesse : "un message d’exaspération envoyé au gouvernement par une partie de l’électorat", voilà comment le candidat PS analysait les résultats au soir de sa défaite. Celui qui est encore président de la CUB pourrait tout perdre. La communauté urbaine devrait basculer à droite, et sa défaite plus lourde que prévue face à Alain Juppé pourrait hypothéquer son avenir politique. Un constat qu'il réfute, arguant qu'il n'a jamais voulu « faire de la politique pour sa carrière personnelle". Vincent Feltesse n'en demeure pas moins en mauvaise posture.
  • La gauche en général : la région Aquitaine vote traditionnellement à gauche, mais elle a souffert d'un contexte national assez défavorable. A l'arrivée, plusieurs ville passent à droite, de quoi signifier "un désaveu massif du gouvernement" pour Alain Juppé. Dans les Landes, c’est le rejet d’une "politique socialiste clanique" a estimé Geneviève Darrieussecq, la maire sortante MoDem de Mont-de-Marsan, largement réélue. Plusieurs élus socialistes ont fait les frais de ce vote sanction.
    Au sein de la CUB, la gauche perd 4 villes : Ambès, Artigues, le Taillan et Carbon-Blanc. A Saint-Médard, Serge Lamaison arrive en deuxième position, battu par Jacques Mangon. En Périgord, le socialiste Jacques Monmarson, président des maires de Dordogne, sort du jeu après 37 ans de mandat à Saint-Astier. Michel Moyrand est en difficulté à Périgueux. Les déconvenues des socialistes ne profitent pas au Front de gauche, qui peine à se démarquer. Ni Olivier Datigolles à Pau, ni Vincent Morin à Bordeaux ne dépassent les 5% des voix.
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