Ils se font appeler CNS, un raccourci pour désigner le quartier des Couronneries de Poitiers dont ils sont originaires. Ce collectif de rapeurs réunit une vingtaine de copains âgés de 17 à 20 ans. Dans un clip tourné en deux jours, ils racontent leur vie quotidienne, entre reportage et provocation.
Ils s'appellent Nabil, Adama, Pedro ou Hereba. Âge d'ado et stature d'homme, ils parlent avec timidité de leur dernière production : un clip de 5 minutes tourné dans le quartier des Couronneries,au pied des immeubles où ils habitent depuis longtemps. Melting-pot poitevin : certains sont originaires d'Europe de l'Est, du Maghreb, d'Afrique, du Portugal et ils ont créé le collectif CNS où trois d'entre eux rapent pour les autres.Leur quartier, ils l'adorent. "Il y a une bonne ambiance aux Couronneries, dit Adama. Les immeubles ont été rénovés et depuis quelques années on sent que la vie revient." Dans leur clip mis en ligne sur YouTube, ils parlent de leur vie, reflet violent d'un quotidien fait de barres d'immeubles, de vêtements de marque mais aussi de contrôles de police et de vente de stupéfiants dans des caves aux tuyaux rouillés.
Ils expliquent que la musique est leur passion, le rap leur moyen d'expression. "Mais il n'y a pas que le rap dans la vie" explique Nabil qui annonce qu'il vient de décrocher un CDI dans une enseigne de restauration rapide. Un autre explique qu'il veut passer un BTS commercial pour devenir agent immobilier : "Je suis fait pour le commerce et je veux avoir un beau costume..."
Leur clip a été produit en un mois. Chacun écrit ses textes, puis la musique est enregistrée dans le studio de Lamento, un ingénieur du son qui dispose de matériel informatique de pointe sur Poitiers. Une journée pour filmer, une autre pour monter et le tour est joué. Ils tiennent à préciser que les armes exhibées dans le clip sont des imitations et qu'il aimeraient dépasser les 20 000 vues sur leur page FaceBook.
Voici leur clip qui en annonce d'autres.