Le futur dragster océanique de François Gabart sort de l'ombre

 François Gabart, à peine rentré en vainqueur du Rhum 2014 en Imoca, rêve de victoires avec son futur trimaran, un dragster de 30 m destiné à battre des records. La mise à l'eau de ce véritable "avion de chasse océanique" est prévue pour juin 2015.

La "bête", conçue par le cabinet d'architectes VPLP, n'existe encore qu'à l'état de pièces détachées.

La coque centrale de ce nouveau Macif et sa barre d'écoute sont en cours de finition chez Multiplast, à Vannes (Morbihan), tandis que les flotteurs et les bras de liaison prennent forme chez CDK, à Port-la-Forêt (Finistère).

L'assemblage final sera effectué par CDK Keroman, à Lorient (Morbihan), le mât étant réalisé par Lorima et les voiles par North Sails.
La mise à l'eau de ce puzzle géant en carbone/mousse/nid d'abeilles est prévue pour juin 2015.

Gabart et son équipe sont partis du constat que les grands multicoques actuels -comme Banque Populaire VII, avec lequel Loïck Peyron a remporté la Route du Rhum 2014, ou Spindrift 2 de Yann Guichard, 2e- ne sont pas exploités à leur maximum en solitaire.
Avec Macif, explique Vincent Lauriot-Prévost (VPLP), "on aura un bateau un peu moins puissant mais aussi grand et plus léger (environ 13,5 tonnes, ndlr). Il sera plus facile à mener et exploitable à un meilleur niveau".

Le trimaran sera naturellement équipé de foils et de plans porteurs sur les trois safrans. "On va voir comment le rendre un peu plus aérien, moins archimédien, ajoute l'architecte. Mais on y va avec prudence, de façon mesurée".
"Mettre des foils et des plans porteurs sur un bateau, ça permet d'aller plus vite mais aussi de le stabiliser au plan longitudinal et de le sécuriser", souligne
Gabart, ingénieur de formation.

Avion de chasse océanique

"Nous sommes partis d'une page blanche. On voulait un bateau très polyvalent. Pas forcément révolutionnaire mais capable de naviguer en mode turbo quand les circonstances le permettent, résume Lauriot-Prévost. L'idée n'est pas de faire voler le trimaran, mais de soulager la coque centrale et le flotteur sous le vent".

Un soin particulier a été apporté à la réduction de la traînée aérodynamique, qui représentera 30 à 35% du total sur Macif. La protection du cockpit -qui sera entièrement couvert- a également été mûrement réfléchie, avec la réalisation d'une maquette en bois à l'échelle 1.
La cellule de vie, réunissant couchage, coin cuisine et instruments de navigation sera placée en arrière de ce cockpit, une disposition très originale.

L'assureur ne veut pas communiquer sur le coût de cet "avion de chasse océanique", mais prévoit d'y consacrer un budget de 5 millions d'euros par an pendant cinq ans.
Macif s'est engagé jusqu'en 2019 dans ce programme, qui devrait compter un tour du monde en 2017-2018 et la prochaine Route du Rhum (2018).

Enfin, dans le cadre d'un "Collectif Ultime" réunissant Macif, Sodebo et Banque Populaire, l'idée de régater autour du globe entre grands multicoques fait son chemin.
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