Journalistes agressés à Niort: huit mois de prison ferme contre l'agresseur

Une peine de huit mois de prison ferme a été prononcée vendredi par le tribunal correctionnel de Niort contre l'individu qui avait agressé jeudi deux journalistes du Courrier de l'Ouest lors d'un reportage sur l'insécurité liée au trafic de drogue dans une quartier populaire de la ville.

Dans un réquisitoire soulignant des faits "graves", mais "pas d'amalgame à faire avec les évènements qui ont secoué notre nation", le ministère public avait requis 18 mois de prison contre le jeune homme de 23 ans, "immature et qui peut être dangereux", doté d'un casier judiciaire chargé, avec neuf condamnations pour violences aggravées et trafics de stupéfiants.

Jeudi après-midi, un rédacteur et une reporter-photographe du Courrier de l'Ouest s'étaient rendus dans le quartier du Pontreau à Niort, dans le but de donner la parole à des riverains qui se plaignent "d'un sentiment d'insécurité".
Dans un hall d'immeuble, il ont été pris à partie par trois jeunes. L'un d'eux a mis à terre le journaliste, tenté d'arracher l'appareil photo de la photographe, qui a été contrainte sous la menace d'effacer des images prises un instant plus tôt.

Les journalistes avaient tenté de parlementer avec l'agresseur, "dans une rage folle". "Il nous a menacés de nous fumer de plusieurs balles si l'on revenait une autre fois, nous affirmant que nous étions dans son quartier et que nous n'avions rien à y faire", a déclaré le reporter. La photographe a fait l'objet d'une interruption temporaire de travail (ITT) de cinq jours.

 "J'ai fait ça parce que j'avais peur de voir ma photo dans le journal", s'estdéfendu le prévenu, qui a nié avoir proféré des menaces de mort."Pour moi, dire 'je vous fume', ça veut juste dire 'on va se battre'."
"Mon client a voulu effacer les photos, pas voler l'appareil", a plaidé son avocate,
Me Muriel Gillet. "Il était hors de lui, mais n'a jamais menacé de mort les deux journalistes. Il les a menacés de violence", a-t-elle soutenu, demandant une peine plus clémente.

L'avocat des victimes, Me Jean de Bary, a souligné que "deux journalistes ont été pris pour cible" et leur journal visé. "Ils ont été repérés et agressés en tant que tels."

L'agresseur a été condamné à huit mois de prison ferme, mais une révocation de quatre mois avec sursis d'une précédente condamnation a été ajoutée à cette peine.
Il devra verser 600 euros de dommages et intérêts à chacun des journalistes.

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