La LGV Paris-Bordeaux pourrait se transformer en mauvaise nouvelle pour les voyageurs du Poitou-Charentes. Pour l'instant, il est difficile de savoir si Poitiers et Angoulême vont conserver le même nombre de trains et surtout le même nombre d'arrêts en gare.
A l'heure actuelle, les discussions sont en cours entre la SNCF et les collectivités locales mais du côté des élus, on craint une diminution du nombre de dessertes. Les élus charentais par exemple sont mobilisés pour réclamer le maintien d'une desserte jugée satisfaisante à Angoulême. Le Conseil Général de Charente s'est prononcé à l'unanimité pour la suspension du versement des 7,3 millions d'euros dus d'ici 2018.
Moins de trains et droits de péage en hausse
Les contraintes de la SNCF sont elles financières. Elle va très certainement devoir diminuer le nombre de trains face à l'augmentation des droits de péages pour circuler sur la nouvelle ligne réclamés par le concessionnaire privé, Liséa.Jean-François Macaire, le président de la région Poitou-Charentes, prend acte de cette situation imposée à la SNCF par Liséa mais demande que la SNCF revoie l'équilibre entre les trains directs Bordeaux-Paris et les autres.
"Je ne demande pas qu'on impose à la SNCF de faire des déficits. Ce que je demande c'est qu'il y ait un peu moins de trains directs Paris-Bordeaux et un petit peu plus de trains qui s'arrêtent à Angoulême et Poitiers" affirme Jean-François Macaire.
Une demande qui embarrasse la SNCF. En multipliant les arrêts, elle allonge le temps de trajet alors que cette LGV a été avant-tout conçue pour assurer une liaison plus rapide entre Bordeaux et la Capitale en mettant les deux villes à un peu plus de deux heures. Poitiers et Angoulême devenant dans cet esprit des "gares intermédiaires".
Un arrêt qui s'effectue directement sur le parcours prend sept minutes, un arrêt pour lequel le train doit sortir de la ligne LGV pour assurer la desserte, comme à Poitiers et Angoulême prend, lui, 15 minutes, assurent les responsables de la SNCF. Du temps perdu pour certains mais une mission de service public et une juste retombée des investissements financiers de chacun, pour d'autres.
Plus d'informations dans le reportage de Tanguy Scoazec et Thomas Chapuzot.