Portes qui claquent, amant dans le placard, le théâtre de boulevard est un genre à part, parfois boudé par la critique, mais plébiscité sans relâche par le public. Populaire au sens noble du terme, le boulevard a un atout intemporel : il fait rire. Et Le Canard à l'orange est un sommet du genre.
La femme, le mari, l'amant, la maîtresse, la belle-mère pot-de-colle, les copains boulets mais si sympathiques.. Le vaudeville a ses codes, ses figures de style imposé. Né dans les théâtres situés Boulevard du Temple à Paris puis sur les Grands Boulevards au XVIIIè, le théâtre de boulevard ou vaudeville désigne un style conventionnel, aux effets faciles et qui vise uniquement à plaire. Parfois opposé aux répertoires des grandes scènes traditionnelles et aux recherches du théâtre d'avant-garde, le boulevard remplit sa mission depuis plus de deux siècles : il fait rire.
Et, les occasions de franche rigolade étant rares ces derniers temps, NoA a choisi d'offrir à ses téléspectateurs le soir du Réveillon un sommet du genre : Le Canard à l'orange. Et pas n'importe quelle version : celle mise en scène par Nicolas Briançon et enregistrée au mois de novembre au Théâtre de Paris.
Un réalisateur : Nicolas Briançon
Visage bien connu des amateurs de la série Engrenages de Canal +, Nicolas Briançon est avant tout un homme de théâtre, aussi bien en tant que comédien que comme metteur en scène. Il a fait partie de la troupe de Roger Louret, a ensuite joué au sein de la Comédie Française. Il est nommé comme meilleur comédien pour La Vénus à la fourrure au côté de Marie Gillain en 2015
Parallèlement, il poursuit une carrière de metteur en scène : Jacques et son maître, Pygmalion de George Bernard Shaw ou encore La Nuit des rois de Shakespeare seront nommés aux Molières.
Il obtient le Molière du meilleur réalisateur de théâtre privé pour Voyages avec ma tante de Graham Greene
Au cinéma, il a tourné avec Valérie Bruni Tedeschi, Sophie Marceau, Maïwen, Olivier Assayas, ou encore Cédric Kahn.. Mais retour au théâtre avec ce fameux canard qu'il a monté (et interprété) avec un enthousiasme non feint :
Monter le Canard à l’orange de William Douglas Home dans la merveilleuse adaptation de Marc Gilbert Sauvajon, c’est tenter de renouer avec ce que la comédie de boulevard peut avoir de plus étincelant, de plus joyeux, de plus brillant. C’est plonger le spectateur dans un feu d’artifice d’esprit et de drôlerie. Nous rêvons tous de récupérer un jour l’être que nous aimons et qui s’éloigne. Mais qui pourrait le faire avec autant de jubilation que Hugh Preston ? Avec des délicatesses et des subtilités infinies, Home et Sauvajon nous entraînent dans un tourbillon étourdissant auquel je rêve de rendre justice.
Un auteur : William Douglas-Home
Né à Edimbourg en1912, William Douglas-Home est issu de deux illustres familles aristocratiques écossaises, les Douglas et les Home qui depuis la nuit des temps furent en rébellion ouverte contre les rois d’Angleterre. William Douglas-Home fréquenta les meilleures écoles d’Angleterre : Ludgrove et Eton. Passionné de théâtre, il a fait jouer sa première pièce, Murder in Pupil Room, par ses camarades alors qu’il était encore élève à Eton. Brillamment diplômé en histoire de l’université d’Oxford, William Douglas-Home s’inscrit à la Royal
Academy of Dramatic Art, la très célèbre RADA, où il étudie l’art du comédien dans lequel il excelle, mais où il se découvre davantage une vocation d’auteur dramatique. Avec la seconde guerre mondiale, officier britannique, William Douglas-Home est envoyé en France pour prendre part au Débarquement. Obéissant à sa conscience, il refusa, le 8 septembre 1944, de bombarder Le Havre. Pour son acte d’insoumission, il fut jugé et condamné à la dégradation ainsi qu’à un an d’emprisonnement avec travaux forcés en Angleterre. Passionnément francophile, William Douglas-Home venait souvent en France, où sa pièce Le Canard à l’orange, jouée par les plus grands acteurs français. William Douglas-Home, auteur de plus de cinquante pièces de théâtre, fut un des meilleurs représentants au XXe siècle de « la comédie légère » à l’anglaise, toute de finesse, d’élégance aristocratique et d’humour typiquement britannique.
Une intrigue, une distribution
Hugh Preston est un animateur-vedette de télévision, marié depuis 15 ans à Liz qu’il trompe avec de nombreuses maîtresses. Un vendredi soir, Hugh apprend que sa femme a un amant.
Au pied du mur, elle avoue alors à Hugh sa liaison avec un homme avec qui elle compte partir le dimanche matin suivant. Hugh offre à sa femme de prendre les torts à sa charge, et de se faire prendre en flagrant délit d’adultère au domicile conjugal avec sa secrétaire, et invite l’amant à passer le week-end à la maison.
Voici donc Liz (la femme), Hugh (le mari), John (l’amant), Patricia (la secrétaire de Hugh), plus Mme Gray (la gouvernante) et un canard récalcitrant, réunis pour un week-end au cours duquel Hugh, en joueur
d’échecs qu’il est, va tout faire pour reconquérir sa reine.
Avec : Nicolas Briançon, Hugh Preston / Anne Charrier, Liz Preston / Francois Vincentelli, John Brownlow / Alice Dufour, Patricia Forsyth / Sophie Artur, Mme Gray
Et avec un Molière à la clé pour François Vincentelli :
C’est François Vincentelli qui remporte le Molière du comédien dans un second rôle. Il joue dans “Le Canard à l’Orange” De William Douglas Home mise en scène de Nicolas Briançon au Théâtre de @LA_MICHODIERE https://t.co/Q1nZTI9DNO #Molières2019 pic.twitter.com/4NEHMemqMT
— Théâtres Parisiens (@TheatresParis) May 13, 2019
La promesse d'une soirée, la dernière de 2020, placée sous le signe de la bonne humeur.
Le Canard à l'orange
Jeudi 31 décembre à 21.10 sur France 3 NoA