Une peine de 20 ans de réclusion a été requise mercredi devant la cour d'assises de Charente-Maritime, à l'encontre d'un homme qui comparaît pour des violences ayant entraîné la mort de son bébé de deux mois, en avril 2012, et la maltraitance de sa soeur jumelle.
Dix-huit mois de prison dont 12 ferme ont été requis contre son ex-compagne, mère des enfants, âgée de 29 ans, qui comparaît pour ne pas avoir dénoncé les violences. Le père, âgé de 32 ans, a reconnu que le 22 avril 2012, lors d'une brève absence de la mère, il a appliqué sa main sur la bouche du petit Ethan et s'est aperçu après ce geste que l'enfant ne respirait plus. Mais l'autopsie a montré que l'enfant portait aussi des symptômes de "secouement" et trois fractures aux bras antérieures au jour du décès.Pour l'avocate générale, Laurence Lepez, ce procès est celui "de l'égoïsme". Egoïsme d'un homme "qui ne s'occupe pas de ses enfants", alors qu'il existait "toute une organisation familiale" pour lui éviter "toute fatigue et tout tracas". L'avocate générale a déploré l'absence de "remords" et la "dénégation" des faits de violences antérieurs reprochés. "Vous avez brûlé une enfant de 4 ans", a-t-elle lancé, rappelant que l'accusé avait déjà été condamné à quatre mois de prison en 2011 pour des violences sur sa compagne et la première fille de celle-ci. "Vous avez étouffé un nourrisson. Il faut que ça s'arrête!" a-t-elle poursuivi.
Considérant sa personnalité comme "marquée de traits psychopathiques", elle a requis 20 ans de réclusion criminelle assortis de la déchéance des droits parentaux. L'avocate générale a décrit la mère des jumeaux et de deux autres enfants d'une première union, comme une "femme battue", "sous la coupe" de son compagnon, ce qui "n'excuse pas tout".
Elle a énuméré les violences "minimisées ou cachées par la mère" avant le drame: sa première fille "brûlée contre le radiateur", son deuxième fils "projeté violemment contre les lunettes" de sa mère à 5 mois, le jumeau au "bras rompu", la jumelle porteuse "d'un hématome au visage", le jour du décès de son frère. Le silence est aussi "une forme de maltraitance", a conclu l'avocate générale.
La mère s'est également portée partie civile. Les plaidoiries et le verdict sont attendus ce mercredi.