Charente-Maritime : le Préfet met en garde les surfeurs qui fraudent le confinement grâce à des ordonnances

Ce n'est qu'un rappel l'ordre, mais il est sévère. Vendredi, le Préfet de la Charente-maritime a rappelé l'interdiction des activités nautiques de loisirs. Au sein des pratiquants, la mesure fait toujours débat.

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Trop d'abus. C'est la raison de ce communiqué, publié par la préfecture de Charente-Maritime pour rappeler l'interdiction de pratiquer des activités nautiques.

"Depuis l’entrée en vigueur, le 30 octobre, du reconfinement, les forces de sécurité intérieure ont pu constater un certain nombre d’infractions de la part de pratiquants de sports nautiques, qui ont cru pouvoir se livrer à la pratique du surf sur présentation de certificats médicaux", précise Nicolas Basselier, le préfet de la Charente-Maritime dans ce communiqué. 

Des dérogations illégales pour les autorités qui rappellent que seuls les professionnels et les instructeurs peuvent se mettre à l'eau.

La raison de ce flou : un communiqué de la préfecture maritime de l'Altantique qui autorise les activités nautiques, pour les personnes détenant un certificat médical. Mais cette disposition ne s'applique qu'à partir de 300 m, vers le large. Elle ne concerne donc pas la majorité des activités nautiques.  

Surf illégal

Ce samedi matin, la plage de Vaux-sur-Mer est déserte. Dans l'eau, deux surfeurs continuent de pratiquer leur sport.

On n'a pas d'autorisation pour sortir, mais on veut prendre un peu l'air. Je ne saurais pas vous dire si c'est illégal d'aller une heure dans l'eau. Mais je ne trouve pas que ce soit dangereux.

un surfeur sur la plage de Vaux-sur-Mer

Sur le sable, Lisa, éducatrice sportive, a déjà enfilé sa combinaison. La surfeuse ne comprend pas la décision. "On ne fait rien de mal, on est deux à l'eau, je ne vois pas comment on peut attraper le Covid. C'est une atteinte à la liberté, assure-t-elle, avant d'évoquer les plages remplies de serviettes pendant l'été. À ce moment, les gens étaient sans masque. Il fallait prévoir à ce moment-là plutôt que de punir maintenant." 

Sport de plein air

La mesure concerne les sportifs amateurs, malades ou non. Si elle ne pénalise finalement pas les professionnels, ces derniers demandent plus de clarté. "Il y a un véritable ras-le-bol des nombreuses lois et arrêtés pour trouver la petite faille et empêcher une minorité de faire du sport", martèle Xavier Renaudin, président du comité Charente Maritime de Surf.Pour le président, en ne faisant pas la distinction entre les "vrais" et "faux" malades, cette décision met en péril certaines personnes, privées alors de leur traitement. Car sur le plan sanitaire, si le surf n'est pas essentiel, ses bienfaits ne sont pas à négliger. 

"La santé par l'eau, ça date des Romains ! Comme les balades en forêt, quand on est dans l'eau, il y a des répercussions sur le bien-être moral et physique", promet Baptiste Dalmon, gérant d'une école de surf.

Réguler plus qu'interdire

De leur côté, les acteurs de la filière surf jouent le jeu, mais regrettent pourtant que leur environnement ne soit pas pris en compte. "Il y a de l'incompréhension. On n'est pas des malfrats. L'ARS devrait venir faire du surf pour voir qu'il n'y a aucun problème vis-à-vis des gestes barrières", glisse Baptiste Dalmon, gérant d'une école de surf. Pour lui, au-delà d'une interdiction, il aurait fallu adapter la pratique. "Les spots se vident, il y a de moins en moins de participants, on aurait pu interdire le surf, les week-ends et le mercredi après-midi pour éviter les grosses affluences", soumet le professeur de surf. 

Pour autant, contrairement à d'autres filières, Baptiste Dalmon ne s'inquiète pas pour l'avenir. "La saison s'est terminée abruptement, mais nous ne perdons pas énormément d'un point de vue financier. Et puis, plus vous interdisez, plus les personnes voudront venir. Il ne faudra donc pas s'étonner d'avoir trois fois plus d'inscrits dans quelques mois !", sourit le professeur de sport. Une façon de positiver, en attendant de retrouver les vagues de l'Atlantique.
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