Chevanceaux : 74 licenciements annoncés chez Survitec (ex-Zodiac)

Les syndicats l'ont appris jeudi dernier, le 12 novembre, lors d'une réunion du Comité Social  et Economique. La direction de leur groupe britannique, spécialisé dans les équipements de sauvetage en mer, a décidé de stopper la production sur ce site du Sud-Charente-Maritime.
 

Onze emplois... Seulement le service commercial. C'est tout ce qu'il resterait de la division marine de Survitec, installée à Chevanceaux, si le PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi) voulu par la direction se concrétise.

Disparition d'un savoir-faire local

Le groupe britannique souhaite réorganiser sa production, répartie sur plusieurs sites en Europe. Ils seraient tous regroupés en Irlande du Nord, pour rationnaliser les coûts.

Ce choix stratégique devrait donc entraîner l'arrêt de la fabrication de canots de sauvetage à Chevanceaux. Une production débutée dans les années 1980 avec des radeaux. L'usine est ensuite rachetée par Zodiac, puis par Survitec en 2011. Sur place, les salariés sont plongés en plein désarroi.

Une douche froide après l'euphorie du mois dernier à Royan pour l'homologation du nouveau bateau de secours. Pour Jean-Maurice Flandrais, agent de production depuis 23 ans dans l'usine, cette annonce est un véritable coup dur.
 

On s’y préparait un petit peu, vu la conjoncture et ce qu’on entendait. Nous sommes très surpris quand même, vu la charge de travail qu’on a actuellement... On a le sentiment de rapporter de l’argent au groupe. Donc forcément, c’est une grande déception, ça marchait bien. J'espérais aller jusqu’à la retraite comme ça, j'en suis très proche. Mais voilà je pense que ma carrière va s’interrompre ici.

Jean-Maurice Flandrais, salarié

L'équipe commerciale de l'entreprise se sent aussi concernée que leurs collègues. Leurs postes ne sont pas concernés par l'arrêt de la production mais Florian Duqueyroix se méfie, pour lui c'est une affaire de temps.
 

Nous commerciaux ne sommes pas normalement touchés, malgré tout, on est concernés moralement ou même sur l’état d’esprit général. Honnêtement, on émet des gros doutes parce que certains postes qui aujourd’hui disparaissent on s’attendait pas du tout à ce qu’ils disparaissent. Donc on se sent aussi menacés.

Florian Duqueyroix, salarié

Une activité florissante dans un groupe endetté

En 2015, cette activité permettait au groupe britannique d'être leader mondial sur ce marché du sauvetage en mer.
L'entreprise semble, encore aujourd'hui, florissante. Malgré la pandémie, l'usine a enregistré de nombreuses commandes, faisant appel à des intérimaires pour satisfaire les demandes.
Et depuis l'annonce de cette restructuration il y a huit jours, il n'y a pas de baisse d'activité, au contraire. Pour Annie Grellier, c'est l'incompréhension.
 

On faisait des heures supplémentaires jusqu’à la semaine dernière ! Depuis janvier en fait ! Pendant la Covid, nous avons toujours été présents, donc c’est vraiment la grosse surprise. Ce qui nous fait peur c’est que c'est un savoir-faire français qui va partir à l’étranger, toutes nos connaissances aussi... On travaille pour l’armée ! Franchement il y a des choses qu’on ne comprend pas. Le personnel trouve ça inadmissible.

Annie Grellier, salariée membre de la délégation syndicale


Les salariés s'estiment victimes collatérales des stratégies de redressement de Survitec. Quel sera le sort des centres de maintenance de Marseille et de Calais ? La direction du groupe dément formellement tout projet de fermeture. Depuis un an et demi, le groupe britannique est au bord de la faillite, avec une dette d'un milliard d'euros.
 

On a déjà mis en place un certain nombre de structure de soutien pour évaluer les opportunités de réinsertion du personnel et on accompagne ça aussi avec du soutien psychologique. A l’issue de la procédure, on pourra voir dans quelle mesure on peut limiter l’impact du projet proposé. On a également mis en avant des opportunités ou des possibilités de revitalisation pour le site.

Claude Sada, responsable des opérations de la division marine


74 personnes seraient licenciées sur un total de 85 employés. Les négociations entre la direction et le personnel ont débuté hier. Ils ont désormais jusqu'à la mi-janvier pour fixer les conditions du plan de sauvegarde de l'emploi.

Reportage de Félicie Gaudillat et Cédric Cottaz
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