Ils ont quitté leur île pour passer ce long week-end sur une autre île : Aix (17). Peu dépaysés, ces habitants d'Hoëdic, Houat, Belle-Île, Yeu ou Ouessant expliquent la passion qui les unit à leur bout de terre. Paroles saisies sur le vif.

Société
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Jean-Marc Corbel réside à Molène, une île située en mer d'Iroise. Comme aux autres insulaires rencontré(e)s, nous lui avons demandé quels sont les avantages et les inconvénients d'habiter sur une île, et également s'il pourrait vivre ailleurs.
Jean-Marc Corbel, habitant de Molène, en mer d'Iroise © Bernard Dussol (FTV)
Les avantages. Mon bien-être, ma tranquilité. Nous avons moins de soucis que sur le continent et nous menons une vie familiale au sens vrai du terme. On se connaît tous sur l'île et on passe beaucoup de temps avec les anciens qui participent à la transmission de notre culture.
Les inconvénients. Les problèmes de ravitaillement. On manque parfois de produits frais et nous n'avons qu'un seul infirmier chaque semaine sur Molène.
Vivre ailleurs ? Oui et non. Mais plutôt non car ça ne me dérange pas d'être coupé du reste du monde.
Jacques Fouquet habite sur l'Île de Sein © Bernard Dussol (FTV)
Avantages. On est totalement détachés de la vie que mènent les gens sur le continent et nous y gagnons en sérénnité. C'est une ambiance de solidarité et de bienveillance entre les habitants qui permet d'être en accord avec ses racines.
Inconvénients. Il y a plus d'avantages que d'inconvénients. Un seul bémol, peut-être, avec les loisirs et les activités culturelles : nous n'avons pas de cinéma, par exemple, à Sein.
Vivre ailleurs ? Ce serait possible, à condition que je conserve mon attachement en revenant régulièrement sur mon île.
Awena Kerboul habite à Ouessant, la plus grande des îles en mer d'Iroise. © Bernard Dussol (FTV)
Avantages. Tous. Je ne pourrais pas vivre ailleurs. Je me sens libre avec cette chance de ne pas devoir faire comme le reste du monde. Nous veillons les uns sur les autres. Si l'une de mes filles fait du vélo et que je ne la surveille pas, je sais que quelqu'un sera toujours là pour s'occuper d'elle. Nous faisons très attention les uns aux autres. Je respire sur mon île.
Inconvénients. Un seul qui existe depuis des années : on voudrait pouvoir disposer d'un bateau pour un départ vers Ouessant tous les matins quand on est sur le continent.
Vivre ailleurs ? Non, définitivement !
Petit-Jean Morvany habite l'île de Marie-Galante, l'une des dépendances de la Guadeloupe avec Les Saintes et La Désirade. © Bernard Dussol (FTV)
Avantages. Je suis né à Marie- Galante et je ne connais pas de plus bel endroit. Nous avons gardé ce aspect sauvage, traditionnel et authentique qui a nous a été légué par les anciens. Nous sommes entourés par une mer chaude, environnés de champs de cannes à sucre, de fruits tropicaux et de plages de sable blanc. Et c'est un plaisir d'y accueillir les touristes qui viennent nous visiter.
Inconvénients. Le coût de la vie qui est déjà très élevé en Guadeloupe. Chez nous, c'est pire parce que les produits sont livrés avec une étape de transport supplémentaire.
Vivre ailleurs ? Oui, je me sens bien partout et je pense que je m'installerai peut-être un jour à La Réunion. Encore une île !
Jean-Yves Lazzaré habite à l'année sur l'Île d'Hoëdic, située dans le golfe du Morbihan. © Bernard Dussol (FTV)
Avantages. Un cadre de vie supérieur à celui du continent, évidemment, et surtout l'absence de voitures qui sont interdites à Hoëdic. Nos enfants sont heureux et les parents savent que leur progéniture pousse dans d'excellentes conditions.
Inconvénients. Pour être franc, je n'en vois pas ! Ou alors un seul : le bateau qui ne peut pas passer quand les conditions de temps sont mauvaises.
Vivre ailleurs ? Non, impossible de se retrouver parmi tous ces gens qui passent leur vie à courir dans tous les sens sur le continent.
Sylvie Le Port habite Belle-Île-en-Mer, une île située dans le Morbihan © Bernard Dussol (FTV)
Avantages. Noous vivons normalement, c'est à dire comme tout le monde devrait vivre. Et on se sent à l'abri du monde, surtout en ce moment dans la période que nous traversons. Nous devons compter sur le flux touristique pour nous aider à vivre. Désormais, avec Internet, on peut développer une activité commerciale sans loger à Paris ou dans une grande ville.
Inconvénients. Aucun. C'est juste une question d'organisation et d'anticipation. Si vous ratez votre bateau pour quitter l'île c'est parce que vous n'avez pas été suffisamment prévoyant.
Vivre ailleurs ? Pas question une seconde ! Chaque fois que je prends le bateau à Quiberon pour retrouver Belle-Île, je me dis que je suis la femme la plus heureuse du monde.







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