Le président de la communauté de communes de l’île d’Oléron, Pascal Massicot, a exprimé son exaspération, après la décision de Dominique Bussereau, président du conseil départemental, de reporter sine die le vote sur l’instauration d’un péage le pont de l’île.
Pascal Massicot semble abattu. Dans un communiqué publié lundi 11 décembre, le président de la communauté de communes de l’île d’Oléron, favorable à la mise en place d’un péage sur le pont de l’île d’Oléron, n’en revient pas que le vote en conseil départemental pour ou contre ce droit de passage soit reporté. Dominique Bussereau, le président du conseil départemental de Charente-Maritime a en effet décidé d’annuler le vote, prévu pour le 18 décembre 2017, arguant que "des interrogations et des questionnements subsistent encore".
Un revirement de bord inacceptable pour Pascal Massicot : "quelle humiliation pour notre territoire", tempête-t-il dans son communiqué. Alors que les élus oléronais sont en faveur du péage, le report, sans nouvelle date fixée, du vote en conseil départemental est violente et méprisante selon lui :
Nous n'aurons même pas le droit à un débat de l'assemblée départementale. La décision démocratique oléronaise est bafouée. […] C'est toute la population oléronaise qui est méprisée aujourd'hui.
"Nous sommes déterminés"
Interviewé pendant le 12/13 du mardi 12 décembre, Jacques Massicot réaffirme sa déception :
Les élus oléronais avaient voté en faveur de l'instauration d'une écotaxe sur l'île en décembre 2014, une proposition lancée par... Dominique Bussereau. Puis ils avaient accepté d'organiser un référendum sur la question... annulé par le tribunal administratif de Poitiers, faute d'avoir consulté les habitants du bassin de Marennes. Enfin, ils avait participé à une étude d'impact lancée par M. Bussereau pour évaluer les effets du péage sur la fréquentation de l'île. Selon ses conclusions, la circulation diminuerait seulement de 6%.Nous constatons qu’après trois ans de débats et de polémiques, il y a un vote qui a été confisqué et un débat ajourné, faute de majorité auprès du président.
Pour le président de la communauté de communes de l’île d’Oléron, l'absence d'écotaxe est d'autant plus injustifié qu'elle est appliquée ailleurs:
Sur l'île de Ré, les retombées de l'écotaxe (13,8 millions d'euros par an) permettent d'entretenir le pont et de préserver les espaces naturels.On peut s’interroger sur la position qu’a prise le conseil départemental en écartant ce vote, alors qu’il vote sans état d’âme pour Ré et Aix l’écotaxe, depuis toujours.
Pour marquer son désaccord, Pascal Massicot a annoncé qu'il mettrait en place plusieurs recours devant le tribunal administratif et qu'il demanderai la dissolution du PETR, syndicat mixte Pays Marennes Oléron.
Dominique Bussereau "comprend"
Interrogé par France 3, Dominique Bussereau a clarifié la raison du report du vote:
Cependant, ce dernier n'est pas contre l'instauration d'un péage sur le pont de l'île d'Oléron:J’ai contacté les responsables du conseil départemental et ce contact m’a montré qu’il n’y avait pas de majorité pour le voter. […] Ce n’est pas la peine de présenter une délibération qui sera refusée.
Le président du conseil départemental rappelle qu'il a fait voter en 2009 un article de loi permettant la création de l'écotaxe. "L’ayant fait voter, je ne peux que y être favorable.", élude-t-il.L’île d’Oléron a droit comme les autres iles de France à un système qui permet de financer les transports publics et protéger son environnement.
La réaction de Pascal Massicot face au report du vote ne le choque pas: "Je le comprends", glisse-t-il, tout en prévenant: "mieux éviter les mots qui fâchent, surtout quand on défend une bonne cause".