Sur l’île d’Oléron, le coq Maurice pourra continuer ses vocalises

C’était une décision très attendue sur l’île d’Oléron. Le tribunal de Rochefort (Charente-Maritime) a rendu son jugement et indique que le coq Maurice pourra continuer à chanter.

Ce jeudi matin, le tribunal correctionnel de Rochefort (Charente-Maritime) a donc jugé que le coq Maurice pouvait continuer de chanter, rejetant la plainte des voisins qui l'accusaient de les réveiller dès l'aube, a annoncé Me Julien Papineau, défenseur de la propriétaire du volatile Corinne Fesseau. 
Les plaignants ont été déboutés faute de preuve et condamnés à 1.000€ de dommages et intérêts à la propriétaire du gallinacé. Ils devront aussi payer ses frais de justice.

Je suis sans voix. On leur a volé dans les plumes. C'est une victoire pour tous les gens dans la même situation que moi. J'espère que cela fera jurisprudence pour eux,
-Corinne Fesseau, propriétaire du coq.


Me Papineau a expliqué ce jeudi que sa victoire tenait notamment au fait "qu'en droit français, il faut faire la preuve d'une nuisance et elle n'a pas été faite".

Cette décision de justice est l'aboutissement d'un conflit qui oppose depuis des mois un couple, résident secondaire à Saint-Pierre-d'Oléron (et habitant du Limousin), à la propriétaire du gallinacé, leur voisine. Les premiers demandent à la seconde de faire cesser les nuisances sonores trop fortes et trop matinales de l'animal, près de leur maison de vacances.
 

Une plainte banale pour trouble du voisinage


Cette affaire, qui a fini par mobiliser les médias du monde entier, avait débuté par une plainte banale pour trouble anormal du voisinage. Elle avait été déposée par un couple d'agriculteurs retraités domicilié en Haute-Vienne, incommodés par le chant trop matinal de Maurice près de leur résidence de vacances dans l'île d'Oléron.

L'audience du 4 juillet

Lors de l'audience le 4 juillet, Maurice avait été accusé d'être une "nuisance sonore".
"Le coq, le chien, le klaxon, la musique, c'est le dossier du bruit", avait alors plaidé Me Vincent Huberdeau, avocat des plaignants, en refusant l'idée du procès "de la ville contre la campagne", d'un "conflit entre citoyens bobos et ruraux".
 

Maurice devient le symbole du conflit entre ruraux et nouveaux arrivants.


En juillet dernier, plusieurs propriétaires de coqs avaient annoncé qu'ils viendraient avec leurs coqs, soutenir Maurice lors de son procès qui s'est déroulé le 4 juillet à Rochefort. Le conflit qui opposait la propriétaire de Maurice à ses voisins pour nuisance sonore a pris au fil des mois une tournure symbolique en cristalisant les tensions entre ruraux et citadins.
L'affaire connaît même un retentissement outre-atlantique, le 23 juin le New York Times publie alors un article intitulé "The Rooster Must Be Defended’: France’s Culture Clash Reaches a Coop". 

Quelques jours plus tôt, l'histoire avait déjà retenu l'attention du Monde. Dans un article intitulé "Maurice, le coq chanteur devenu le symbole d’une ruralité menacée", la journaliste, Claire Mayer, évoquait notamment la prise de position de Bruno Dionis du Séjour, agriculteur retraité et maire de Gajac en Gironde, qui avait volé au secours de Corinne Fesseau.
Le coq Maurice finit par déchaîner les passions. Cet été, un commerçant oléronnais fait créer des t-shirts à l'effigie de Maurice tandis qu'une pétition pour "sauver Maurice" recueille quelque 140.000 signatures. 

Un arrêté municipal

Dés juillet 2018, Christophe Sueur, le maire DVD de Saint-Pierre d'Oléron avait pris un arrêté municipal pour rappeler l'aspect rural de sa commune et prendre le parti de sa résidente permanente.
"Nous sommes ici au paroxysme de l'intolérance, il faut accepter les traditions locales", avait alors déclaré Christophe Sueur.
 

Le chant du coq fait parler de lui depuis... toujours...

Des soutiens du monde entier pour le coq Maurice

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