Après Ciaran, c'est au tour de Domingos : la nouvelle dépression va toucher les côtes de Charente-Maritime dans la nuit de samedi à dimanche avec des rafales pouvant atteindre les 120 km/h. Sur l'île d'Oléron, face à l'érosion, la communauté de communes tente de renforcer son cordon dunaire.
À l'ouest de l'île d'Oléron, sur la plage de La Perroche, située sur la commune de Dolus, les pelleteuses sont entrées en action. Dans leurs pinces, d'énormes rochers destinés à renforcer le cordon dunaire affaibli par les effets de l'érosion marine. En moins d'une semaine, trois tempêtes ont traversé l'île, accompagnées de fortes houles et de grands coefficients de marée. La communauté de communes (CDC) d'Oléron constatent depuis les effets de l'érosion sur ses côtes, commence à panser ses plaies et entre en résistance.
Renforcer les enrochements
Thierry Mareschal, responsable du littoral à la CDC de l’île d’Oléron, attend la tempête Domingos qui s’annonce ce week-end. Pas d'inquiétude pour l'instant. Au vu des faibles coefficients de marée (36), le risque de submersion n'est pas un sujet.
"Même Ciaran n’était pas dangereuse au niveau submersion, explique Thierry Mareschal. Nous n'avons même pas déclenché la fermeture de nos systèmes d’endiguement."
“En revanche, Ciaran a engendré une faiblesse de la digue à côté de l’école de voile de Dolus. Là, il fallait intervenir et remettre en place l’enrochement afin que cette troisième tempête ne provoque pas une brèche, car derrière, il y a beaucoup d’habitations”.
Les travaux de renforcement des digues qui ont eu lieu cette semaine sont surtout destinés à se préparer aux prochaines grandes marées attendues à la fin du mois de novembre, si d’aventure les trains dépressionnaires de l’Atlantique continuent de jouer avec les nerfs des habitants du littoral.
La Perroche : point névralgique
Derrière le cordon dunaire de Dolus, entre les plages de La Perroche et de la Rémigeasse, 500 habitations ont été identifiées comme étant à risque en cas de submersion.
En clair, si à cet endroit le cordon dunaire lâche, la mer pourrait s'engouffrer et inonder les résidences construites derrière et en contrebas.
La loi Climat et résilience, votée en 2021, comprend un article qui prévoit des mesures de préemptions d’habitats à risque face aux aléas climatiques. Sur Oléron, plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme.
"Une loi pour éventuellement exproprier. Très bien, mais dans quelle mesure ?", s'interroge Alain Kermarrec, le président de l’association de protection du littoral dolusien.
"Aujourd’hui, on nous dit que l’État peut préempter en cas de risque face aux aléas climatiques, d'ici à cinquante ans. Voilà ce que l'on sait, les détails, comment cela pourrait être fait, qui cela concerne ? Aucune réponse, personne n’est en mesure aujourd’hui de nous expliquer quoi que ce soit, nous sommes plus qu’inquiets."
Cas particuliers, individuels ou collectifs, la loi Climat et résilience est globale et concerne l’ensemble du territoire insulaire. Les élus doivent rendre leur copie et proposer des solutions avant la fin de l’année.