Centres Covid-19 en Charente-Maritime : médecins et infirmières en colère contre l'Agence Régionale de Santé

Les médecins et les infirmières des centres d'évaluation Covid-19 sont en colère contre l'Agence Régionale de Santé Nouvelle- Aquitaine qu'ils accusent de ne pas tenir ses promesses. Cinq centres ont déjà fermé en Charente-Maritime.

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Mettre à l'abri les médecins et les patients face à l'épidémie de coronavirus, c'est l'idée qui a motivé les médecins généralistes de Charente-Maritime à créer des centres d'évaluation Covid-19. 
Une quinzaine de centres ont vu le jour dans différentes communes du département début avril dont quatre à La Rochelle. 

Le concept est de recevoir les patients suspectés d'être porteurs du coronavirus, dans le cadre d'une prise en charge sécurisée. Cinq de ces centres ont déjà fermé en raison d'un manque de soutien de l'Agence Régionale de Santé, c'est en tous cas l'avertissement lancé par l'un des généralistes à l'initiative de la création de ce réseau.
"Quand on fait une promesse, on la tient" s'insurge Yann Bihorel, médecin généraliste à Saint-Jean-de-Liversay,

L'ARS ne nous soutient pas et elle ne veut pas financer les infirmières. À quoi sert le budget de l'Agence régionale, si elle n'intervient pas quand des terrtoires sont en difficulté ? 


Les médecins libéraux ont décidé de monter ces centres quand ils ont vu ce qui se passait dans l'est de la France.

On a reproduit ces dispositifs mis en place dans d'autres régions pour soulager l'hôpital et que tout le monde n'appelle pas le 15.
- Yann Bihorel, médecin généraliste.


Le principe de ces centre d'évaluation est de déterminer, en fonction de leur état, si les patients ont besoin d’une hospitalisation. 
Le désaccord avec l'ARS porte en partie sur la rémunération des vacations des paramédicaux, limité à 12 euros seulement par acte notamment pour les infirmières. "L'ARS joue la montre en disant qu'un arbitrage national est attendu mais le risque, c'est que d'autres centres ferment", avertit le docteur Bihorel.
 

Les collectivités locales débloquent des fonds

A Saint-Sauveur-d'Aunis, c'est l'intervention de la Communauté de communes d'Aunis Atlantique qui a permis d'éviter la fermeture du centre. La collectivité locale a en effet accepté de prendre en charge la rémunération des infirmières remplaçantes, mais de façon provisoire pour deux semaines supplémentaires seulement. La CDC avait aussi été sollicitée pour apporter une aide logistique selon le cabinet du président, Jean-Pierre Servant.

Le président a répondu aux besoins urgents pour que le centre puisse continuer sa mission et qu'ensuite, il ne ferme pas, il leur manquait des agents pour le ménage, une ligne téléphonique, du matériel.

 
 

Le coup de gueule du maire de Royan

Le maire de Royan a aussi accusé l'ARS "de ne pas tenir ses engagements" alors que, là aussi, la mairie et la communauté de communes ont débloqué des fonds pour soutenir le centre.
 

Un désengagement financier de l’Agence Régionale de Santé, qui ne tient pas ses engagements initiaux, fragilise aujourd’hui cette structure. Je ferai tout pour que ce centre reste ouvert pendant toute la durée de la pandémie. Je suis bien soutenu dans cet engagement par le Président de la CARA, écrit Patrick Marengo sur le site internet de la ville de Royan.

La colère n'est pas terminée, avertit Yann Bihorel, "nous attendons de l'Agence Régionale de Santé un réel soutien."
 

La réaction de l'ARS

De son côté, l'Agence Régionale de Santé souligne que les rémunérations font l'objet de discussions nationales entre l'Assurance Maladie et les professionnels de santé qui n'ont pas encore abouti. 
 

Certaines collectivités locales ont fait un effort. Chacun fait un pas, certaines ont prêté des locaux. Si on basculait sur un régime plus soutenu d'afflux de patients, dans ce cas, on pourrait réquisitionner du personnel de santé mais ce n'est pas le cas pour l'instant,
- Eric Morival, directeur de la délégation de Charente-Maritime de l'ARS

 
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