Des jeux de plage en chewing-gum recyclé pour sensibiliser à la pollution des océans

Deuxième déchet urbain sur la planète après les mégots de cigarette, le chewing-gum est encore très peu recyclé. Une étudiante en biologie marine de l'université de La Rochelle propose d'en faire des moules en forme de tortue de mer, pour jouer sur la plage en sensibilisant à l'impact des pollutions plastiques sur les océans.

"La plupart du temps, les gens ne savent pas que ce qu'ils mâchent, c'est un dérivé du pétrole, une matière plastique." Étudiante en biologie marine à l'université de La Rochelle, Marine Guilbaud anime des ateliers de sensibilisation à la préservation des océans où elle parle, entre autres, de l'impact des chewing-gums.

Deuxième déchet urbain sur la planète après les mégots de cigarette, le chewing-gum met en moyenne cinq ans avant de se décomposer sur terre, 25 ans dans les océans. "C'est important de préciser que ce n'est pas une matière biodégradable. Le chewing-gum se désagrège petit à petit en micro et nanoparticules, il n'est plus visible, mais il est toujours là" précise-t-elle.

La France se classe au deuxième rang mondial pour la consommation de chewing-gums, qui occasionne 100 000 tonnes de pollution plastique chaque année.

Forte de ces constats, Marine Guilbaud a fondé Creagum, un projet qui vise à collecter puis à recycler les gommes à mâcher, en jouet de plage.

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Des collecteurs déjà en place

"J’ai installé des collecteurs dans des établissements scolaires, à l'université de La Rochelle, dans des entreprises et lors d'évènements ponctuels. Ce serait bien de pouvoir en mettre aussi dans les rues, en ville, mais c'est très compliqué d'obtenir les autorisations" explique-t-elle.

Bien qu'il soit en matière plastique, le chewing-gum est soumis à une DLC (date limite de consommation). Les distributeurs se retrouvent donc régulièrement avec des stocks d'invendus que Marine Guilbaud leur propose de collecter. Depuis le 1ᵉʳ janvier, la loi française oblige à trier et à recycler les chewing-gums.

La tortue Luth, un symbole

Gomme mâchée et recrachée ou périmée, Marine Guilbaud a travaillé sur le process de recyclage de cette matière avec l'entreprise Plaxtil basée à Châtellerault, puis à la création du moule avec un designer produit. "J'ai choisi la tortue Luth parce que c'est la plus grande tortue marine qui existe, c'est un symbole de l'impact de la pollution plastique des océans. Comme toutes les tortues marines, elle est menacée par cette pollution" explique-t-elle.

À ce jour, seul un prototype de cette tortue existe, imprimé en 3D. Une cagnotte est en ligne afin de collecter les fonds nécessaires à financer la fabrication du moule, qui permettra de produire les mamans et les bébés tortues de plage en chewing-gum.

D'autres productions en chewing-gum recyclé

Gobelets, frisbees, lunch boxes, règles, médiators de guitare ou couvertures de cahiers sont déjà fabriqués en chewing-gum par la startup britannique GumDrop Limited. En association avec la marque Explicit, elle a aussi conçu une basket fabriquée à partir 20 % de Gum-tec ®.

En France, deux élèves de l'École de design Nantes Atlantique ont réussi à fabriquer des roues de skateboard à partir de vieilles gommes à mâcher.

En Indre-et-Loire, Happyloop fabrique des pots à crayon en chewing-gums et développe des collecteurs de tri destinés à recueillir ces déchets.

En 2021, l’entreprise KeeNat spécialisée dans la revalorisation des déchets, a installé dans quatre communes de la métropole bordelaise une vingtaine de poubelles spéciales pour les chewing-gums usés, afin d'étudier les possibilités de les recycler.

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