Après la nouvelle vague de dauphins retrouvés morts sur les plages de Charente-Maritime ce week-end, l'observatoire Pélagis organise des nécropsies. De nombreux vétérinaires du littoral ont été conviés pour apprendre, eux aussi, à mener ces examens.
L'ambiance oscille entre le film d'horreur et un abattoir. Nous sommes dans les laboratoires de l'observatoire Pélagis de La Rochelle où une dizaine de vétérinaires et biologistes, en combinaison, s'affaire autour des corps de dauphins retrouvés morts le week-end dernier, en Charente-Maritime. Beaucoup sont en formation. "D'habitude, je travaille avec des chiens et des chats", explique Cristina, vétérinaire à Biscarosse. L'objectif est de leur apprendre les techniques de nécropsie sur ces mammifères. "Ils pourront ensuite faire partie du Réseau National d'Echouage et intervenir sur leur zone de travail", explique Sarah Wund, vétérinaire à Pélagis.
Dire que ces dauphins sont morts à cause des filets de pêche n'est pas suffisant, il faut le démontrer. Le faisceau d'indices extérieurs doit être recoupé par des analyses concrètes.
Quand on voit des entrailles et des organes très rouges, cela démontre une hémorragie et une mort violente.
Willy Dabin, ingénieur recherche à l'observatoire Pélagis
Ces analyses donneront lieu à des conclusions qui alimenteront une base de données. Ces vagues d'échouage ne sont pas nouvelles, mais à chaque fois, elles apportent leur lot d'informations.
Quand on découvre des sardines entières dans un estomac, cela montre que l'animal était en train de manger au moment de sa mort. La probabilité d'une crise cardiaque est très faible
Sarah Wun, vétérinaire à l'observatoire Pélagis
Lundi 16 janvier, l'association Sea Sheperd a déposé plainte contre X pour dénoncer une nouvelle fois ces échouages. Par ailleurs, Allain Bougrain Dubourg, le président de la Ligue pour la Protection des Oiseaux, a exigé du ministre de l'Ecologie, l'arrêt de la pêche pélagique pendant un mois.
Reportage de Sébastien Poirier et Christelle Nicolas
Reportage de Sébastien Poirier et Christelle Nicolas